Liberty Abbington - My advice? Play them like they are playing you

Liberty Abbington

Poppy Montgomery

Liberty Abbington du groupe Civilians au rapport! Tout le monde m'appelle Liberty en général. J'ai 45 ans et je suis née le 06.03 à Londres. J'exerce le métier de juge et je suis plutôt aisée. Côté coeur je suis bi (enfin, quand ça peut m’être utile) et veuve.

 

Lorsque j’ai ouvert la porte ce jour-là et que je me suis trouvée face à 3 employés de l’EDU, j’ai tout de suite su que quelque chose était arrivé. Était-il arrivé quelque chose à ma fille ? Mon mari avait-il eu un accident ? Un des employés s’était approché de moi, m’avait demandé si j’étais bien Liberty Abbington et m’avait annoncé que mon mari était décédé. Il s’était fait tirer dessus par l’EDU car « il avait enfreint les règles de la ville ». C'est comme si le temps s’était arrêté. Après quelques jours de deuil, j’ai rapidement repris mes esprits et je me suis rendue un peu partout pour obtenir de plus amples informations sur la mort de mon mari et ce qu’il avait bien pu faire pour « enfreindre les règles ». Je n’ai jamais obtenu les réponses escomptées, tout semblait être secret ou les gens ne semblaient pas au courant.
Depuis lors, je suis persuadée que mon mari a été emmené à la Bastille car il en savait trop et qu’il représentait donc une menace pour la dictature : il travaillait à l’ESU et était dégoûté par les pratiques peu orthodoxes en place là-bas. Il n’avait jamais voulu me révéler quoi que ce soit de plus, de peur de me mettre en danger. J’avais l’habitude de me moquer de lui et de le traiter de parano. Finalement, il avait eu raison sur toute la ligne. Et s’il avait vraiment été emmené à la Bastille et que des expérience ignobles étaient faites sur lui ? Je déteste vraiment Esperanza. À mon tour maintenant de mener l’enquête. Je le dois bien à feu mon mari. Et puis qui me va me suspecter ? C’est vrai que je ne cache pas ma haine envers cette dictature et ses dirigeants mais d’un autre côté, je travaille quand même pour eux. Quand j’étais jeune, j’ai fait des études de droit et travaillé pendant quelques années en temps qu’avocate, dans l'une des meilleures firmes du pays. Ensuite, j’avais réussi avec brio les examens pour devenir juge. Lorsque mon époux m’a parlé d’Esperanza, je m’étais dit que la ville laisserait présager une forme d’espoir. Au contraire ! Ces petits jeunes au pouvoir se prennent pour des rois et cela m’insupporte au plus haut point. Qui sont-ils pour oser dicter la vie de tant de braves citoyens ? Je dois travailler pour eux et œuvrer pour la justice. Leur justice. Quelle ironie ! Ils ont tué l’amour de ma vie, le père de ma fille. D’un autre côté, je sais pertinemment bien qu’il n’existe aucune possibilité d’autre vie en dehors de cette enclave. Mon mari était l’amour de sa vie et je vais tout faire pour le venger. Ça n’avait pas toujours été facile entre nous. Avant de tomber enceinte de ma fille unique, je sentais que mon mari s’éloignait de plus en plus : il rentrait plus tard, il s’enfermait souvent dans son bureau, il ne me faisait presque plus l’amour et puis, j’avais mis la main sur la preuve qui me manquait : une odeur de parfum de femme et une légère trace de rouge à lèvre sur sa chemise. Il voyait quelqu’un, aucun doute là-dessus… J’avais tout de suite compris qu’il ne me restait plus qu’une seule solution si je voulais sauver mon mariage et apprendre une bonne leçon à cette garce qui n’avait pas compris à qui elle avait à faire : riposter. Je savais que mon époux désirait un enfant plus que tout au monde et c’était le moment de lui donner ce qu’il voulait. Et en effet, j’avais vu juste. Dès que je lui avais annoncé que j’étais enceinte, les choses avaient rapidement changé et nous avions retrouvé notre complicité. Il m’avait bien avoué avoir eu une brève relation avec une de ses étudiantes mais m’avait promis que c’était du passé, qu’il n’éprouvait aucun sentiment pour cette fille, qu’il y avait mis un terme et qu’il avait fait une erreur. J’avais eu ce que je voulais, je n’avais pas posé plus de questions et mon mari avait toujours tenu parole. J’avais gagné la guerre.
Après la série de catastrophes qui s’était abattues sur terre, mon mari avait appris l’existence de cette ville créée par l’homme et y voyait le seul moyen de survivre. Il nous y avait emmenées, moi et notre fille tout en faisant rentrer notre petite famille sous mon nom de jeune fille, soit « Abbington » car il m’avait dit qu’un tri était effectué et qu’on nous laisserait plus facilement rentrer en ville grâce à mon nom, vu que j’étais déjà une juge respectée dans tout le pays, plutôt qu’au sien, inconnu de tous en dehors du monde académique. Je lui avais donné raison et nous avions reçu l’autorisation de nous installer à Esperanza.
Voilà qu’il était décédé. Ou devais-je dire « assassiné » ? Je n’ai jamais été du genre à me lamenter sur mon sort. Au fil des années, mon charme et mon don pour jouer le jeu de la séduction sont devenus mes meilleurs amis, j’ai appris à m’en servir pour parvenir à mes fins en toute situation et avec n’importe qui. C'est ce que j'avais appris dès mon plus jeune âge (parfois à mes dépens). C'est clair, mon mari était le seul amour de ma vie mais cela ne m’empêche pas de me sentir seule et d’enchaîner flirts et histoires d’un soir, tantôt pour m’amuser, tantôt pour obtenir des informations sur tel ou tel sujet. Hommes ou femmes, peu m’importe tant que je parviens à mes fins (ma seule limite est que mes proies ne doivent pas être mariées ; j’avais assez souffert moi-même de cette situation par le passé). « La patience est une vertu », m’a-t-on toujours dit. J’en suis persuadée et j’attendrai le temps qu’il faudra. Ma vengeance envers les meneurs d’Esperanza, véritables meurtriers à mes yeux, n’en sera que meilleure.