Bleeding Love ft. Cieran

Les choses ont beaucoup changé depuis que la terre n'est plus vraiment la même. La vie passé c'est plus qu'un lointain souvenir et sincèrement perdre du temps à penser à cette vieille époque n'apporte rien, hormis de la tristesse. Cieran a évolué, bien que ce ne soit pas vraiment dans le bon sens. Lui qui était un homme si gentil, il pourrait devenir le pire des monstres au moindre instant. Les épreuves qu'il a traversé l'ont marqué que ce soit dans sa chair ou juste psychologiquement. On peut voir ça comme un traumatisme, même s'il ne le dira jamais ouvertement. C'est avant tout un soldat et voir des choses horribles, ça fait parti du métier, non ? Avec tout ce merdier, il a eu de la chance de retrouver sa fiancée, Ava. Au départ, il était heureux, heureux qu'elle soit en vie. Mais rapidement, il a déchanté. C'est que le Cieran d'autre fois ce n'est plus lui, il n'est plus le même. Autant dire qu'il ne mérite plus la jeune femme et qu'il sait qu'il pourrait lui faire du mal ou qu'elle pourrait être effrayé de l'homme qu'il est devenu. Alors bêtement, il l'évite, il la voit le moins possible, espérant que tôt où tard, elle finisse par abandonner et l'oublier. Contrairement à ce qu'il peut penser, la demoiselle est bien plus coriace qu'elle n'y parait.

Quelques jours plus tôt, elle avait demandé aux jeunes hommes s'ils pouvaient se retrouver rien que tout les deux, histoire de passer un moment "romantique" un peu comme avant. Avant... comme dans le passé... ce n'est hélas plus possible, elle devrait le savoir. Sur le moment, il n'avait pas osé dire "non" pour ne pas la vexer et surtout parce qu'elle avait ce si joli sourire qui a toujours réussi à le faire craquer. Mais bien qu'il ait dis "oui", il n'avait pas la moindre intention d'y aller. A quoi bon ? Du coup, il était à la base, il entrainait ses hommes et en profiter pour faire de même histoire de garder la forme. A aucun moment, il ne s'attendait à voir débarquer Ava, aussi énervé qu'un taureau chargeant un torero. On cria son nom, ce qui attira son attention sur la petite rousse. Bordel de merde, qu'est-ce qu'elle fout là ? Dans un premier temps, il fut surpris, mais également confus. Sa phrase ou son accusation expliqua tout. "Poser un lapin". Elle était là pour leur soit disant rendez-vous qu'il a sciemment oublié. Ses hommes s'étaient arrêtés, regardant la jeune femme et l'officier d'un air intrigué. "Ava t'as rien à faire ici, tu ferais mieux de partir avant que quelqu'un vienne t'arrêter !" lui répond t-il sèchement en espérant qu'elle n'ira pas plus loin et qu'elle puisse retrouver la raison.

La jeune femme partie dans son délire en échafaudant un délire théorique étrange pour savoir pourquoi il n'est pas venu tout en sachant que les hommes ont des "envies". Quoi ? Elle compte le faire passer pour un obsédé ou au contraire un mec en pleine impuissance ? "Je vois pas de quoi tu parles. Je travaille Ava, j'ai des responsabilité et ma vie ne tourne pas uniquement autour de toi !" rétorque t-il oubliant que ce qu'il dit peut être vexant. Les soldats ne faisaient plus rien, il regardait le "spectacle" l'air amusé pour certain, d'autres ayant l'air d'avoir de la peine pour leur chef. "Merde, qui vous a dit d'arrêter !" leur crie t-il pour qu'ils bougent leurs fesses de nouveau. Reportant son attention sur Ava, elle n'avait pas l'air d'avoir l'intention de bouger. Il se saisit de son poignet, surement de manière trop forte, mais il était énervé et ne faisait pas attention. Cieran est devenu beaucoup plus brutal depuis sa mésaventure avec les cannibales, il s'emporte vite et même avec la jeune femme. Il la traina dans un bureau, claqua la porte derrière eux et la relâcha. "Putain Ava, c'est quoi ça ? Tu viens ici sans autorisation et en plus de ça, tu oses venir m'humilier devant mes hommes ! Est-ce que tu réfléchis des fois ?" lui demande t-il avec une certaine rage. "Tout ça pour quoi ? Pour ce fichu rendez vous ? Et parce que madame est en manque ?" lui crache t-il presque à la figure toujours énervé. Il ne calculait pas ses mots, il laissait simplement la colère sortir sans la maitriser.

Autrefois, il était bien plus tolérant et il n'aurait surement jamais rien répondu à Ava si jamais elle venait lui crier dessus. Là, c'était différent. Les évènements qu'il a vécu l'ont profondément changer il est bien plus brutal et "méchant" qu'il l'était avant. Même face à sa fiancée, l'amour de sa vie, il ne peut s'empêcher de montrer sa rage. Elle était totalement énervante de débarquer comme ça s'en prévenir à vouloir l'humilier devant ses hommes. Ici c'est lui l'autorité et se faire engueuler par sa copine devant eux c'est loin d'être très glorieux. Certes, il reste d'aplomb, il ne se laisse pas abattre et surtout il lui répond avec colère. Ne voulant pas les faire profiter du spectacle, il préfère continuer ça dans le bureau après les avoir donné l'ordre de continuer ce qu'ils avaient à faire.

Cieran n'était pas très sympa, c'était comme s'il avait lâché les fauves sur elle, prêt à la dévorer. Il était énervé, en colère et surtout hors de lui. En plus de ça, elle osait le traiter de con, mais quelle idiote ! La rousse était prête à venir le harceler tous les jours que dieu fasse, au risque de se faire arrêter et jeter en prison, juste pour lui parler et peut être réussir à obtenir quelques mots de la part de son amoureux. Sauf que ce n'est pas comme ça que ça marche et plus elle viendra, plus elle risque de le braquer et justement de le perdre à tout jamais. Elle n'avait clairement pas l'intention de partir, ni même d'abandonner et ça elle lui montra parfaitement de part son attitude de tête de mule. Le jeune homme leva les yeux vers le ciel, comme si ce dernier pouvait l'aider ou s'il se demandait ce qu'il méritait pour avoir ce genre de scène en ce moment. "Mais j'ai rien à te dire putain de merde !" finit-il par laisser sortir. "Ça fait des années Ava... Je pense que ça pourrait être comme avant, mais c'est pas le cas. Le Cieran Shepard que tu connaissais est mort depuis bien longtemps à présent !" C'était surement la pire phrase qu'il pouvait dire et surement l'une des plus dure à entendre pour sa fiancée. Mais c'est ce qu'il ressentait. L'homme qu'il était dans le passé n'est plus, il est mort dans tout ce bordel. Pour survivre, il n'a eut d'autre choix que de devenir un monstre, un tueur, un assassin tuant aussi bien homme, femme que enfant. Et attention... on ne parle pas de mort douce et rapide... ce fut un massacre, laissant évacuer toute la haine et la colère sur ces gens. Certes, ils l'avaient mérités, tous... sauf peut être les enfants. Dans les enfants... il y avait des enfants vraiment très jeune. Cieran essaie de ne pas y penser, mais quand Ava vient ici pour réclamer à le voir et jouer les amoureux, non, il ne peut pas et ça lui fait repenser à ce fichu cauchemar. "Arrête de vouloir constamment me voir et passer du temps avec moi. Tu vois pas que... Tu m’étouffes !" A ce rythme là, il allait tout briser, mais il n'en avait pas réellement conscience, quoi que si. Son but c'est peut être justement de la faire craquer, qu'elle dise que tout est fini entre eux. C'est son objectif et il n'a pas conscience qu'il va le regretter. "Ce que tu fais là, ton comportement, tu m’insupporte Ava et je te garantie que si tu oses revenir ici pour me jouer une scène similaire, c'est moi qui te jetteras en prison !" La haine... oui il faut qu'elle le haïsse comme ça elle ne voudra plus jamais le voir et il aura réussi ce qu'il veut. C'est horrible, il se comporte comme le roi des connards, mais c'est le seul moyen, c'est pour son bien, un jour peut être qu'elle comprendra.

L'éviter et la fuir, c'était la version la plus simple pour briser peu à peu leur couple sans forcément lui faire trop de mal. Bien que ce soit une attitude lâche, il faut le dire, ça avait l'avantage de faire le tout en douceur. Alors que là, en face à face, il est obligé de se montrer cruel pour essayer de la faire fuir. Oui, c'est ça, elle devait le détester, voir qu'il était un monstre, un sale type quelle ne peut décemment pas aimer. Bien qu'énervé, les mots sortaient facilement, mais dans quelques heures, il sait au plus profond de lui qu'il finira par regretter ce moment et chaque parole odieuse qui auront franchis ses lèvres. Sauf qu'il est trop tard pour arrêter en si bon chemin. Ce qu'il veut c'est la protéger de lui. Qu'est-ce qu'il pourrait lui faire ? Il serait capable de lui faire du mal, il en est presque sûr et ça lui fait peur.

Malgré le fait qu'il lui ait dit que l'ancien Cieran n'était plus là, elle voulait quand même connaitre le nouveau. Bon sang, qu'est-ce qu'il doit dire pour qu'elle cesse ? C'est pas sa faute, c'est elle, c'est sa faute s'il se montre cruel. Ava disait avoir changé, que la mort de ses frères l'avaient aussi bouleversé, mais que changer fait partir de la vie. Ouais... c'est loin d'être ce qu'il pense. Quant au fait de l'aimer... comment pourrait-elle avoir des sentiments pour un monstre ? S'il lui dit qu'il a massacré des gens, certes ce n'étaient pas des innocents, mais ce qu'il leur a fait subir était pratiquement pire et inhumain. Le simple fait d'y penser parvient à le dégouter de lui même. C'est un bourreau, un putain de tueur c'est tout. Il ne mérite pas d'être aimé et encore moins d'aimer qui que ce soit. "Ben tu vois, le nouveau Cieran il est là et comme tu l'as dit plus tôt, il est devenu con !" Il espérait que ça suffirait à lui ouvrir les yeux. Mais c'est qu'elle est du genre tenace la petite.

Le plus difficile dans cette histoire c'est qu'elle a toujours à redire et c'est agaçant. Elle en venait même à lui demander la raison du pourquoi il l'a sauvé si à présent il se fiche pas mal d'elle. Nan, c'est pas du jeu, cette question c'est... c'est de la merde tout simplement. "Vois ça comme une action en faveur du bon vieux temps !" Ok c'était peut être pas totalement convainquant, mais c'était une réponse qu'il juge négative. Il voyait après tout ce qu'il avait dis qu'elle souffrait, mais arrêter en si bon chemin s'était négatif. Dieu sait que l'ancien Cieran n'aurait jamais toléré ça, il serait venu pour lui mettre des coups de pieds au cul pour l'arrêter. Mais l'ancien est enfoui trop profondément en lui pour réussir à resurgir et se faire pardonner.

Cette situation semblait sans fi net il allait devoir trouver une solution pour réussir à couper court et la faire partir. Mais quoi ? Il a beau se montrer méchant, elle ne part pas et encaisse. Bien qu'il ait changé, elle le connait trop bien, elle doit savoir que tout n'est pas vrai et qu'il cache quelque chose. De toute sa vie, il n'a jamais réussi à lui cacher bien longtemps un secret. Le pire s'était pour les anniversaires, devoir se retenir de lui dire qu'il lui avait acheté un cadeau et quel cadeau c'est. Pour éviter de gâcher la surprise, il a même prit la mauvaise habitude d'acheter le cadeau le jour même, sinon il avait cette fâcheuse envie de lui faire plaisir et de lui donner avant pour voir son visage émerveillé. "Ava, ne m'oblige pas à utiliser la force sur toi et à être plus méchant ! Épargne toi des problèmes et oublie moi tout simplement. Oh merde, il a vraiment osé dire ça ? Ça risque de ne pas être suffisant. "Rends toi à l'évidence. Toi et moi c'est fini. Je sais que tu tiens à moi et que tu veux bien faire, mais je n'ai pas besoin de ton aide. Cette relation... je n'en veux plus." Alors voilà ? C'est ça sa solution, lui briser le cœur en lui disant que leur histoire est terminée ? Bordel, quel crétin ! Il est en train de briser le seule chose qui peut le sauver, la seule personne qui peut encore le ramener vers la lumière, mais il ne peut pas s'en rendre compte. Il est bien trop enfoncé dans l'obscurité pour se rendre compte qu'elle est son phare au milieu de la nuit. Tout ça, il va le regretter amèrement.

C'était clairement de pire en pire ! Il faisait n'importe quoi, mais c'était bien ce qui était prévu à la base, non ? La finalité était de la repousser, alors si dire n'importe quoi de terrible pouvait la faire fuir, tant mieux. Cieran conseilla à la jeune femme de l'oublier, un conseil avisé qu'elle ferait mieux de suivre. Sauf qu'elle n'était pas d'accord. Pour elle, c'était simplement impossible d'oublier le jeune homme, tout comme elle ne pouvait pas effacer de sa mémoire les moments passés entre eux. C'est vrai, ça représente presque toutes leurs vies. Le duo c'est connu quand ils n'étaient encore que des enfants innocents. De simples amis et surtout elle était une bouffée d'air frais pour Cieran. Lui qui fuyait son foyer en avait trouvé un nouveau en la personne d'Ava. Enfin, il pouvait être loin de chez lui sans culpabiliser ou même avoir honte. Son père le frappait et elle était la douceur pour guérir ses maux. Elle est surement sa première amie, sa meilleure amie, la seule, l'unique, celle qui compte et qu'il n'a jamais voulu perdre quoi qu'il arrive. Les choses ont changé aujourd'hui, il la repousse comme le pire des hommes, mais ce qu'elle ignore c'est que c'est mieux pour elle. A quoi bon lui imposer la brute qu'il est devenu ? Shepard à lui même honte de lui, alors dévoiler tout ce qu'il a fait... voir la peur, l'incompréhension et même du dégout dans ses yeux... non c'est juste impossible. Autant tout arrêter et lui épargner ça et s’épargner à lui même un évènement pareil. Pour l'heure, elle parlait d'amitié, plus que de sentiments. Le militaire souffla, ennuyé pas tout ceci. "Les choses changent Ava. Ça fait plus de vingt ans qu'on est amis. Et là... le monde à changé et je ne vois plus notre amitié comme avant, c'est tout !" Au fil de nos vies, les amitiés se font et se défont, c'est ainsi. La leur a fait son temps c'est tout...

Histoire de finir une bonne fois pour tout, il décida de dire les pires mots du monde, mais aussi les plus clairs. Ainsi, il annonça que c'était fini entre eux. En gros, il vient tout simplement de rompre. La rousse sembla choqué, partant dans le déni, refusant de croire le jeune femme, malgré ses yeux embués de larmes. Elle tenta même de le supplier, mais il resta de marbre, il n'a pas le droit de céder, il ne doit pas. Mais bon sang, la voir dans cet état. Il se haïssait d'être aussi odieux et surtout, il devait résister contre l'envie de la prendre dans ses bras pour la consoler. Finalement, la jeune femme tourna les talons s'en rien dire pour quitter le bureau.

Le soldat resta sur place, sans rien dire, sans bouger, fixant la porte des yeux, cette porte qu'elle avait ouverte à la volée pour partir loin de lui le cœur brisé. Sa respiration était difficile, il luttait contre les larmes qui voulaient glisser sur son visage. C'est son choix, il n'a pas le droit de pleurer, s'il pleure ça voudrait dire que tout ce qu'il a dit et faux et il faut que ce soit vrai. Enfin, il fit quelques pas pour s'approcher du mur qu'il frappa vivement de son poing droit, assez fort pour se fracturer plusieurs doigts, mais il se fichait pas mal de la douleur. En fait, c'était un punition nécessaire et quelques part, la douleur physique lui faisait oublier une douleur plus grande encore. Puis, il s'adossa au mur et glissa contre ce dernier pour se retrouver assit par terre, les genoux pliés et ses coudes dessus, ses mains posées sur le haut de son crâne alors que sa tête était baissée. Quel con, il regrette, il s'était promis de ne pas regretter.

Un homme entra dans son bureau, toquant brièvement pour signaler sa présence. Dès qu'il remarqua Cieran au sol, il s'approcha un peu inquiet. "Putain mec, qu'est-ce que t'as foutu. C'est pas ta fiancée, que j'ai croisé il y a cinq minutes ? Elle avait pas l'air bien... et toi non plus." Cooper est un des meilleurs ami de Cieran, il faisait parti de son unité, c'est un survivant lui aussi, un survivant des cannibales et tout le reste. "Je peux pas rester avec elle, tu le sais. Je... j'ai rompu enfin je crois." Bien qu'il faisait son possible pour éviter toute forme de tristesse, une larme parvint à couler le long de sa joue. L'autre soldat vint s'asseoir à coté de lui. "Pourquoi est-ce que tu te tortures autant, alors que ça crève les yeux que tu l'aimes ? Qu'importe ce qu'on a fait Cieran... C'est du passé et on a tous dû faire des choses pas toujours juste pour s'en sortir. Grâce à toi, je suis en vie. J'ignore ou tu as trouvé la force de te rebeller et de te battre quand on étaient enfermé. Tu sais... je crois que j'aurais été incapable de te bouffer. J'étais à bout, vraiment, j'avais même l'idée de me suicider dans notre cage d'une manière ou d'une autre. Et toi, tu nous a redonné l'espoir !" Shepard haussa les épaules, avoir sauvé ses quelques camarades encore en vie ne justifie en rien les actes qu'ils ont commis ensuite. "Et en contre partie, je suis devenue un monstre. Coop... j'ai aucun remord à les avoir tué, si c'était à recommencer, je ferais exactement la même chose, homme, femme, enfant... je les tuerais tous. Ce qui me fait le plus peur dans tout ça... c'est que j'ai aimé ça... j'ai prit du plaisir à les tuer. Comment voudrais-tu que je dise ce genre de chose à Ava ? C'est impossible !" "Alors, ne lui dit pas ! Ce qu'on ignore ne peut pas nous faire de mal, non ? Certes, je te vois venir en me disant que tu n'aimes pas mentir, mais là, tu es en train de te mentir à toi même en voulant croire et lui faire croire que tu ne l'aimes pas. Je te connais, tu vas souffrir et tu vas encore plus plonger dans l'abime dans lequel t'as déjà plongé. Essaie de lever la tête et sortir de l'eau. Tu ne peux pas te punir éternellement des actes qu'on a commis. Ces gens, ont fait du mal à beaucoup de monde, ils n'ont eu que ce qu'ils méritaient." Cieran allait lui répondre, quand un soldat entra à son tour sans même avoir avertie de sa présence. "Pardonnez moi chef, mais la femme qui est venu tout à l'heure a été repéré dans le secteur Nord-Ouest de la base. Je crois qu'un groupe risque d'intervenir pour l'arrêter." Bon sang, qu'est-ce qu'elle fout là bas cette idiote. Cieran se leva d'un bon tout en disant "Merde". Sans en demander plus, il quitta le bureau en direction du secteur indiqué par le soldat. C'était vraiment loin de l'entrée et techniquement une zone où aucun civil ne devrait se balader, non loin de l'armurerie et du chenille. Si ça se trouve, on pourrait la prendre pour une espionne ou une rebelle voulant voler des armes ou saboter l'endroit. Franchement... il n'a pas envie qu'on traite Ava de terroriste. Il cherchait partout, sans parvenir à la trouver pour le moment.

Cieran ne devrait pas se montrer inquiet, encore moins après ce qu'il vient de lui dire dans ce bureau. Il l'a blessé et c'est pour cette raison qu'elle a pris la fuite. S'en était surement trop. En même temps, avec les paroles assassine qu'il avait prononcé, qui aurait réussi à tenir et ne pas craquer ? Ce qui est fait ne peut plus être changé. Malgré le fait qu'il ne pense pas que ce soit très positif d'essayer de la retrouver, il vaut mieux que ce soit lui qui la trouve si jamais elle s'est perdue dans la base. Qui sait ce qui pourrait lui arriver ? Si quelqu'un la prend pour une terroriste ou quelque chose du genre, elle risque surement bien pire qu'un passage par la case prison. Alors, il cherche dans le secteur qu'on lui a indiqué. Mais rien, aucune trace de la petite rousse. *Bon sang, ou est-ce qu'elle est passé ?* pense t-il tout en continuant ses recherches. Peut-être qu'il fait tout ça pour rien et qu'elle a déjà trouvé la sortie et qu'elle est rentrée chez elle. Mais il en doute fortement et d'après ses souvenirs, Ava n'a jamais été la meilleure quand il s'agit de s'orienter. Rien a voir avec le fait que ce soit une femme, c'est juste qu'elle ne fait pas assez attention et il lui avait déjà fait remarquer plusieurs fois. Si elle est concentrée, elle est capable de se débrouiller, mais il doute que ce soit le cas à présent.

Le jeune homme était trop loin de l'entrée ou elle était tombée pour l'entendre. Pendant une bonne vingtaine de minutes, il chercha et demanda même aux soldats qu'il croisait s'il n'avait pas vu une femme passer par là et à chaque fois c'était négatif. Ce qui veut dire qu'elle ne serait pas aller aussi loin. Du coup, il retourna en arrière, c'était le mieux à faire afin de mieux ratisser la zone précédente. Passant devant une porte, il remarqua que l'une d'entre elle n'était pas bien fermée. En vrai, il n'y a aucune raison qu'elle entre dans un bâtiment... mais pourquoi pas. Dans la panique, peut-être qu'elle voulait se cacher d'un militaire qui arrivait. Cieran poussa la porte, c'était silencieux et tout était éteint. "Ava ?" appelle t-il sans vraiment s'attendre à obtenir une réponse. Grâce à la lumière de l'extérieur, il pouvait voir le bouton pour allumer la lumière sur le mur et appuya dessus, histoire d'y voir plus clair. Là, en bas de l'escalier se trouvait quelqu'un. Est-ce que c'est elle ? La lumière ne donnant pas directement sur elle, il distinguait une silhouette mais pas vraiment les couleurs. Sans plus attendre, il se mit à descendre les escaliers, plus il s'approchait, plus il reconnaissait sa silhouette et la lumière se faisant plus présente donnait de la couleur à ses cheveux. Ava. Quelque chose était bizarre, il n'était pas certain qu'elle aille bien, pas moralement, mais physiquement. "Hey, Ava ! Qu'est-ce que tu fais ici ?" s'inquiète t-il sans pour autant oser la toucher.

Visiblement, elle ne voulait pas le voir. Il hésita un instant, enfin une petite seconde à faire demi-tour et demander pourquoi pas à Cooper d'aller s'occuper d'elle. Mais ce n'était pas une bonne idée. Il est là et s'est surtout sa responsabilité. Après tout, si la demoiselle arrivée ici c'est sa faute. Donc, il a le devoir de s'occuper d'elle au moins jusqu'à ce qu'il se soit assuré qu'elle quitte la base. Ava répondit à sa question, comme quoi il voulait qu'elle disparaisse et c'est ce qu'elle avait fais. Vraiment... quand il lui disait de partir, il n'imaginait pas qu'elle se cacherait dans la base, mais qu'elle la quitterait pour retrouver son domicile. A croire qu'un point à dû lui échapper. Le résultat de la fuite de la demoiselle, c'est une chute et une cheville visiblement bien esquintée. Son regard se posa sur sa jambe et c'était bien plus qu'enflé. Doucement, il approcha ses mains pour prendre sa cheville et la bouger légèrement. Mais il ne tenta rien de plus vu que sa fiancée n'avait pas l'air très contente et que ça devait être douloureux. Pour l'heure, il ne peut pas affirmer si c'est cassé ou juste foulé. Un médecin se capable de faire ce diagnostique là. "Et te cacher au sein de la base, c'était l'idée du siècle on dirait, ironise t-il s'en vraiment s'en empêcher. C'est aussi une petite moquerie. Avec elle, il a toujours fait ça, si jamais elle faisait une bêtise ou qu'elle se faisait mal, il se moquait gentiment.

Une nouvelle fois, elle réitéra sa demande de le voir partir, disant pouvoir se débrouiller seule. Vraiment ? Elle pense pouvoir marcher avec une jambe dans cet état. Nan, mais quelle tête de mule, vraiment. "Ava... tu pourras pas tenir sur ton pied. T'as besoin de mon aide !" assure t-il en montrant du doigt cette vilaine cheville qui semblait toujours grossir. Alors, elle compte vraiment se débrouiller seule ? Car si c'est le cas, hormis en rampant, ou en sautillant, elle ne risque pas de monter les escaliers et quitter la base. S'interrogeant enfin sur sa présence, la demoiselle questionna Cieran. "J'imagine que tu n'as pas été assez discrète dans ta fuite. Un soldat est venu me voir pour me dire que tu n'étais pas partie du bon côté. J'essaie de t'éviter des ennuis. Et ici... je dirais que c'est un entrepôt, rien de bien important hormis des cartons et des caisses de matériels." Sur des étagères se trouvaient différentes boites et même des planches de bois. C'était du matériel inutile ou du moins dont personnes n'a besoin pour le moment. "Je vais te conduire à l'infirmerie et même si ça ne te plait pas, je serais capable de t'y trainer par le cheveux s'il le faut. Alors, facilite moi la tâche et laisse toi faire !" Le jeune homme se rapprocha et se pencha pour la porter. Passant un bras sous ses cuisses et l'autre dans son dos et lui demandant de passer son bras autour de son cou. Des situations comme ça, il en a déjà vécu avec elle. Des fois, quand elle s'endormait devant la télévision, il était obligé de la porter pour la coucher dans leur lit, histoire qu'elle dorme mieux. S'était devenu un expert pour ce qui est de la porter, en plus de ça, elle est assez légère ce qui facilite les choses. Une fois en haut des marches, il lui fit signe d'appuyer sur l'interrupteur, ayant le mains prisent, il ne pouvait pas appuyer, puis il quitta cette endroit. Mais il ne la menait pas vers la sortie, mais vers l'infirmerie pour que le Doc puisse l'examiner et la soigner.

Comme toujours, elle se posait trop de questions et il hésitait à répondre. Au final, ça change quelque chose de sa voir pourquoi il est là ? La vérité, c'est qu'il ne voulait pas vraiment qu'elle ait d'ennuis surtout que ça pourrait retomber sur lui après bien que cet aspect là soit la dernière de ses soucis. Il préfère mille fois avoir des ennuis à sa place. Mais il mentira, car c'est la seule option. "Si je peux éviter d'avoir des problèmes à cause de toi, ça m'arrange !" Au moins, ça n'est surement pas une réponse qu'elle attendait de la part de Cieran. Quant au fait de la retrouver, il suffit de savoir chercher et regarder au bon endroit, non ? "Un soldat m'a indiqué la direction dans laquelle t'es partie. J'ai interrogé une ou deux personnes sur la route pour savoir s'ils t'avaient vus et quand on m'a dit non, j'ai compris que j'étais allé trop loin. Et puis... la porte était mal fermée. J'ai juste suivi mon instinct. Faut croire que t'as toujours été nulle quand il s'agit de jouer à cache-cache Ava." Oui, à la fin c'était une petite moquerie gratuite, mais pas si méchante que ça. Elle sait très bien que Cieran arrivait presque toujours à la retrouver, même les quelques fois où elle pouvait se perdre et qu'elle lui téléphonait pour qu'il vienne la chercher en lui indiquant bien peu de chose. C'est devenu un vrai sport pour lui de la retrouver. Parfois, elle lui donnait l'impression d'être une princesse en détresse et sans son prince elle aurait eu de grand ennuis.

Ignorant ce qu'elle disait, il la ramassa pour la porter, hors de question qu'elle marche seule, surtout qu'elle risque de ne pas y arriver. Pendant qu'il la conduisait à l'infirmerie, elle commença à s'excuser pour la scène qu'elle avait fait. Il ne répondit rien. Quelque part s'était sa faute, il aurait dû lui dire non, ainsi il aurait évité cette scène. D'un autre coté, il l'avait bien mérité. "Te laisser marcher ? T'as vu l'état de ta cheville, ça ne ferait qu'aggraver les choses. C'est plus très loin, prend ton mal en patience !" C'était plus simple de répondre à sa question sur la distance de l’infirmerie, plutôt qu'à celle du fait qu'elle était désolé. Bien sûr, elle se posait des questions sur ce qu'il s'était passé, du genre pourquoi leur faire ça. Bon sang, lui qui voulait éviter ce genre de conversation... Qu'est-ce qu'il doit faire ? Remuer le couteau dans la plaie ? Lui faire de nouveau mal ? Franchement, il n'a même pas envie d'y répondre, alors il va laisser le silence se charger de ça, peut-être qu'elle abandonnera l'idée de lui demander quoi que ce soit à force. Le soldat pensait qu'elle avait abandonné quand elle posa une nouvelle question, elle se demandait s'il ne ressentait plus rien pour elle, le tout en caressant son cou. Quelle vile sorcière ! Comment ose t-elle jouer de la sorte avec lui ? C'était de la tentation pure et dur ! Il fit son possible pour ne pas frissonner et ne pas la regarder, car il pourrait clairement succomber et s'était une ligne qu'il ne voulait pas franchir. Par contre, la porte de l'infirmerie était devant lui. "Nous y voilà !" Il poussa la porte, l'ouvrant du mieux qu'il pouvait alors qu'il tenait la demoiselle dans les bras. "Doc, vous êtes là ? Est-ce que vous pourriez regarder sa cheville." Le docteur était bel et bien là, à son bureau, le nez dans un dossier. Il regarda le duo et montra l'un des lits. Personne n'était à l'infirmerie aujourd'hui, elle a de la chance. "Elle a fait une chute dans les escaliers. J'ignore si sa cheville est foulée ou cassée et je crois qu'elle s'est peut être cognée la tête." "Je vais regarder ça Shepard. Mademoiselle, comment dois-je vous appeler, je ne vous ai jamais vu dans le coin." Le docteur commença à regarder la cheville, elle était très enflée, ce n'était pas beau à voir. "Vous ne faite pas les choses à moitié. Ça pourrait être une entorse, mais vu comment c'est enflée, sans une radio je ne peux pas être certain du résultat. Je vais vous donner quelques médicaments contre la douleur et de la glace pour essayer de faire dégonfler tout ça. Mais vous n'allez pas pouvoir bouger de la nuit. Je ne voudrais pas que ça s'aggrave." Le docteur continua de l'ausculter, lui posant diverse autres questions et cherchant à savoir si elle avait perdu connaissance.

Cieran laissa le docteur faire son boulot, après tout c'est lui le professionnel de la santé, non ? C'est donc lui qui pourra aider Ava et la soigner ou au moins lui dire ce qu'elle a et ce qu'il faut qu'elle fasse. Si seulement il s'attendait à tout ce qui va arriver... peut-être qu'il aurait envoyé Cooper pour s'occuper d'elle. Voyons ça comme une vengeance divine ou un juste retour de coup de bâtons vu ce qu'il lui a fait et dit. Le Doc demanda à la jeune femme qui elle était. C'était normal vu qu'elle n'était pas en tenue militaire et qu'il ne l'avait jamais vu au sein de la base. Ainsi, elle se présenta comme la future "madame Shepard". Whaou ! Il ne pensait pas qu'elle serait aussi culotté que ça, surtout qu'il l'a surement forcé à pleurer toutes les larmes de son corps un peu avant. A quoi est-ce qu'elle joue cette petite idiote ? Il fronça un peu en la regardant, à force de jouer, elle va encore plus se bruler. Bien sûr, elle en ajouta une couche en disant que cela faisait sept belles longues années que Cieran lui avait demandé sa main et comme par hasard aujourd'hui était la date anniversaire. Il resta totalement neutre, mais à l'intérieur il s'insulta d'avoir oublié ce genre de détail. C'est pas son genre... Mais il cherche tellement à l'éviter qu'il en a oublier cette date qui était autrefois si importante pour lui. Évidement, il remarqua le regard du docteur qui semblait être déçu de lui. En guise de réponse, il leva les épaules. Ça arrive à tout le monde d'oublier certaine chose et puis ce n'est pas comme si tout était rose en ce moment.

Ce n'était pas bien difficile de voir que Ava jouait un petit jeu machiavélique, elle voulait lui faire payer très clairement ce qu'il lui avait fais. Si elle pense que ça va la faire gagner... elle se trompe fortement. Ne pouvant bien entendu pas marcher, elle se tourna vers lui pour lui demander s'il pourrait l'aider à rentrer chez elle. Mais qu'est-ce qu'elle est gonflée. Il se pinça les lèvres quelques secondes avec un air frustré tout en soufflant par le nez, un peu comme le ferait un taureau en colère prêt à charger. "Avec un fauteuil roulant, tu devrais pouvoir retourner chez toi sans problème !" suggère t-il alors qu'il venait -grâce au ciel- de voir le dit fauteuil au fond de l'infirmerie. Oui, c'était petit, mais si elle veut la guerre et bien elle l'aura. En fait, d'un point de vu extérieur, on pourrait avoir l'impression de les voir se chamailler. Ava tenta de se mettre le docteur dans sa poche en voulant lui faire pitié ? Elle essaye vraiment de faire ça avec ces yeux de chat potté ? Le médecin connaissait l'emploi du temps de Shepard et l'invita donc à ramener la demoiselle et s'occuper d'elle pour la soirée. *Eh merde *! pense t-il en sachant très bien que se défiler n'est plus permis. "Je crains que vous n'ayez à porter la demoiselle, le fauteuil roulant est cassé. Ça fait des semaines que je demande à ce qu'on me le répare ou m'en amène un nouveau, mais vous savez les choses non prioritaire prennent du temps ici." Bon sang, c'est sa chance ça... "Je vais vous chercher quelques médicaments pour deux jours. Si d'ici deux jours votre cheville est toujours enflée, il faudra aller voir un docteur ou revenir me voir et nous ferons des examens plus poussés." Toujours aussi cordiale, le docteur s'en alla pour aller chercher ce qu'il avait dis, laissant le couple seul. "A quoi tu joues Ava ? Tu crois que jouer la fiancée parfaite et le petit couple parfait ça va changer quelque chose ? Tu te ridiculise !" lui dit-il pas trop fort pour que le docteur ne puisse pas entendre si jamais il était pas très loin.

Parler avec elle ne mènerait à rien. C'était peine perdu quoi qu'il arrive. Oui, c'était peut être en parti sa faute toute ce qu'il s'était passé, mais c'est elle qui avait débarqué sans prévenir, donc elle est aussi fautive. Enfin... chercher un coupable n'a surement aucun sens à présent. Il vaut mieux oublier et avant qu'il ne puisse lui répondre, le docteur était revenu avec les médicaments dans un petit paquet en papier. Il avait même écrit une sorte de d’ordonnance pour lui expliquer quoi prendre, quand et en quelle quantité. Elle avait de quoi tenir deux jours. Il ajouta oralement qu'il faudrait qu'elle arrive à mettre du froid pour essayer de faire désenfler sa cheville ou passer une pommade peut être. Il avait fais tout ce qu'il pouvait et à présent, il va falloir laisser le temps agir. Cela veut aussi dire qu'elle ne doit pas marcher et prendre du repos, le temps de voir si sa blessure s'arrange ou pas. Le couple remercia le docteur pour son aide, ce qui était normal.

Cieran regarda la demoiselle, il allait devoir de nouveau la porter. C'est parti ! Heureusement qu'elle n'est pas bien lourde. Une fois de plus, elle se retrouva dans ses bras et ils quittèrent l'infirmerie. Une fois dehors, la demoiselle proposa d'aller soit chez elle, soit chez lui. Merde... c'est vrai qu'il doit rester avec elle. Il soupira et vu que son chez lui n'est qu'une vulgaire chambre au sein de la base, il jugea mieux d'aller chez elle. Disons qu'il n'a pas envie que tout le monde voit qu'une femme non autorisé traine dans le coin, ceci leur évitera des ennuis. Ainsi, il se dirigea vers la sortie de la base, ne croisant presque personne. Ava ne parlait plus et ne semblait pas plus bouger. Le jeune homme baissa la tête pour l'observer, elle fermait les yeux, elle s'était endormie ? A la voir comme ça, il ne pu s'empêcher de la trouver magnifique et de se dire comme à chaque fois qu'elle était la femme de sa vie, qu'aucune autre ne pouvait la remplacer et c'était la vérité. Approchant son nez de sa chevelure, il vint sentir la douce odeur de ses cheveux, un parfum fleurie, certes un peu différent d'avant, mais qui sentait toujours aussi bon. Mais ce n'était pas le moment de flancher. En plus de ça, il lui reste encore pas mal de distance à parcourir avant d'arriver chez elle. Comment est-ce qu'il va ouvrir la porte ? Ce n'est pas comme s'il avait la clef sur lui. Ava doit l'avoir ! Sauf qu'il n'avait pas envie de la réveiller. Une fois arrivée devant chez elle, il fit en sorte de pouvoir fouiller dans l'une de ses poches, ce fut acrobatique, mais il y parvint sans la réveiller et surtout sans la faire tomber. Une fois à l'intérieur, il la déposa sur son canapé, le tout en douceur pour éviter de la réveiller et pour ne pas trop bouger sa jambe. Les coussins en trop allait lui servir pour surélever un peu sa cheville blesser, en général c'est bien de faire ça. Le militaire se surprit ensuite à l'observer dormir, sa main vint dégager une mèche de son visage et afin d'éviter qu'elle ne prenne froid, il posa sa veste sur elle. Dans le passé, elle avait l'habitude de s'endormir sur le canapé et souvent il la couvrait d'un plaid pour qu'elle n'attrape pas froid. A croire que les vieilles habitudes ne changent pas. C'était surement par habitude qu'il se laissa emporter et qu'il déposa un baiser sur son front, chose qu'il faisait aussi avant. Sans bruit, il la laissa pour aller dans la cuisine, voir ce qu'il pourrait cuisiner.

La cuisine n'est pas spécialement le point fort de Cieran, il se débrouille, mais il sait qu'il est loin d'être un bon cuisinier. Beaucoup sont capables de faire mieux que lui. Ce qu'il fait à au moins le mérite d'être mangeable et pas si mauvais que ça, c'est pas mal non ? Si on veut plus savoureux, c'est certain qu'il ne vaut mieux pas rester à manger chez lui. Souvent, quand il était petit, il devait se débrouiller lui même, car sa mère ne faisait rien. Alors, c'est devenu un spécialiste des pâtes très tôt, il ne rate aucune cuisson. Il a même apprit à en faire lui même, de bonnes pâtes fraiches, c'est un art qu'il a mit longtemps à apprendre, mais à force d'en faire, ça devient une habitude et elles n'ont plus de secret pour lui à présent. En fouillant dans les placards de la demoiselle, il ne trouva rien de très inspirant. Il y avait en effet ce paquet de spaghetti, mais sans une bonne sauce pour accompagner ça devient vite triste. Il oublia donc ce paquet pour prendre le paquet de farine. Il était inspiré pour faire des crêpes, elle avait tout ce qu'il fallait au frigo, autant se faire plaisir. Le jeune homme démarra la préparation tranquillement, sa aussi il en déjà fait et c'est même Ava qui lui avait appris la recette. Pendant une dizaine de minutes, il laissa reposer l'appareil, puis prépara la poêle pour la suite. A l'aide d'une louche, il commença à verser le liquide sur la poêle chaude et huilée pour faire cuire la première crêpe. Il était tellement concentré, qu'il n'entendit même pas la voix de la demoiselle qui s'était réveillée. Pour tout dire, il n'avait même pas entendu qu'elle était arrivée dans la cuisine. Ce n'est que quand elle proféra un avertissement qu'il sursauté légèrement et se retourna pour la voir. "Je n'ai pas l'intention de bruler quoi que ce soit !" répond t-il en s'occupant de nouveau de sa crêpe pour la retourner et la faire cuir de l'autre côté.

Avant même qu'il ne la gronde parce qu'elle s'était levée, elle indiqua pourquoi elle était venue. Visiblement son estomac à toujours raison d'elle. "Tu aurais pu rester couché, c'est plus raisonnable. Je t'aurais apporté une assiette une fois le repas terminé."
Cieran abandonna quelques secondes le feu pour ouvrir le congèle et sortir quelques glaçons qu'il glissa dans un sac plastique entouré d'un torchon et il le donna à la demoiselle. "Mets ça sur ta cheville, ça aidera à la faire dégonfler. Mais une fois que tu auras mangé, tu retournes te coucher." Il retourna à son tas de crêpes qu'il avait presque terminé. Une petite vingtaine de minutes plus tard, il déposa le tas sur la table. "Avec quoi tu veux les manger ? Si tu en veux des salées, je peux en faire chauffer comme une galette bretonne avec du fromage, du jambon et un œuf." Lors d'un voyage, ils s'étaient arrêtés dans un restaurant Français qui faisait justement des spécialités Bretonne et c'est là qu'ils ont découvert les galettes bretonne. Alors certes, ce ne sont pas des galettes au sarrasin, mais ça marche tout de même avec une crêpe basique.

Bien que le repas soit simple, il avait le mérite d'être bon. Qui n'aime pas les crêpes ? Ça serait un sacrilège de ne pas en manger que ce soit salé ou sucré. Au moins, Ava n'aura pas dit un mot du repas et ça le rassure un peu car de toute manière il n'avait pas plus que ça envie de parler surtout après ce qu'il s'était passé plus tôt dans la journée. Ava le remercia pour le repas et il haussa les épaules pour répondre "de rien". C'était la moindre des choses. Il est aussi pour veiller sur elle et l'aider, c'était normal de faire le repas, même si c'est loin d'être un buffet ou digne d'un vrai cuisinier.

Une fois terminé, il commença à débarrasser puisque la demoiselle ne pouvait pas le faire, comme elle l'avait si bien fait remarquer. Mais ça ne le dérangeait pas. Au final, elle lui dit qu'il pouvait tout laisser dans l'évier, mais ce n'est pas son genre. "T'inquiète, je vais le faire, ça ne va pas me prendre longtemps." Il fit couler l'eau et commença le nettoyage, deux assiettes, deux séries de couverts et deux verres, ça se nettoie relativement vite. Il fit de même avec la poêle qui lui a servit pour les crêpes et le récipient ou il avait préparé la pâte. Au pire, elle n'aura qu'à ranger le tout plus tard, ou il le fera. Le tout va sécher seul pendant la nuit.

A présent, Ava voulait monter pour se changer et peut être même se laver et il n'allait pas la laisser faire ça toute seule. Il lui présenta son dos et se baissa pour qu'elle puisse lui grimper dessus. Ses mains sous ses cuisses pour la porter, il commencer à gravir les escaliers, ce fut facile et hop arrivé en haut, il la déposa devant sa salle de bain. "Occupe toi de toi déjà. Je retourne en bas, si jamais tu as besoin d'aide, appel moi, je viendrais." Sur ses mots, il retourna à l'étage inférieur, laissa la demoiselle en haut se laver et se changer. En venant ici, il n'a pas prit d'affaire de rechange, alors même s'il se lave, il sera toujours plus ou moins sale. Alors, est-ce que ça vaut le coup de gaspiller de l'eau pour rien ?

Le temps qu'Ava s'occupe d'elle, il était en bas, finissant de ranger les quelques petites choses qu'il n'avait pas encore remis à sa place. Puis, il alla dans le salon et ouvrit la porte fenêtre pour se retrouver sur la petite terrasse. Ce n'était pas très grand, mais au moins, il pouvait profiter de l'air frais du soir. Cieran alla s'asseoir contre le mur et regardait l'horizon, bien qu'il soit calfeutré par des bâtiments. Son esprit avait besoin de se vider, de ne penser à rien. Et regarder le ciel changer de couleur l'aidait beaucoup. Parfois, il se dit qu'il aimerait être loin d'ici, peut-être qu'il devrait vivre seul, devenir une sorte d'ermite. En partant, il peut trouver une petite cabane en forêt, s'y installer et survivre en chassant. Au moins, il n'y aura plus personne pour venir l'embêter, lui demander quoi que ce soit et il ne risquera jamais de faire du mal à qui que ce soit, hormis les zombies qui pourraient croiser sa route. Oui, ça pourrait être une idée. Vivre pour lui et non pour les autres.

Perdu dans ses pensées, il n'avait pas entendu la voix d'Ava qui le cherchait partout dans la maison. Elle aurait pu attendre avant de descendre, il lui avait bien dit de l'appeler. Au final, c'est quand elle débarqua à l'entrée de la terrasse qu'il la remarqua. Le jeune homme s'abstint de lui faire un réflexion, à quoi bon, elle n'a pas l'air de comprendre le sens du mot repos. Si ça s'aggrave, ça sera sa faute, il ne va pas non plus la ligoter à un lit pour qu'elle cesse de bouger. Le soldat aurait dû se douter qu'elle allait vouloir parler de nouveau. Bon sang, ce n'était pas assez clair ? N'en a t-il pas dit assez ? Son regard se reporta sur le ciel, il était las et n'avait pas envie de se battre de nouveau. "Ava, il n'y a rien à dire de plus, laisse tomber !" Il ne lui connait pourtant pas des tendances sado-maso, mais il faut croire qu'elle voulait toujours plus souffrir, non ? Vouloir parler de ce qu'il a dit ne pourra que lui faire du mal. Alors, à quoi bon ? "T'aurais pas dû descendre toute seule. Tu sais ce que te font les escaliers, tu n'as pas envie que ta deuxième jambes subisse le même sort ?" dit-il pour lui faire prendre conscience qu'elle aurait pu se faire mal de nouveau, mais il doute que ceci rentre dans sa tête. C'est qu'elle est têtue et en plus de ça, elle est en quête de réponse, autant dire qu'elle risque d'insister et de continuer jusqu'à obtenir ce qu'elle souhaite.