What's a man without a woman [PV Dawn]

Les nuits blanches Chris les accumule de plus en plus. Ce n’était pas vraiment un problème pour sa part car maintenant il n’avait plus besoin de beaucoup d’heures de sommeil à son effigie pour être en pleine forme. Et être en pleine forme il en avait besoin. Son boulot l’exigeait. Mais ce n’était pas nouveau. Il avait pourtant eu l’intelligence assez pour faire des grandes études, mais cela ne l’avait jamais intéresse. La police… oui il l’avait testé mais pas assez d’action pour sa part. Alors il avait fini par rentrer dans l’armée. Le seul endroit ou il pouvait se laisser aller dans ses envies et ses adrénalines sans qu’on le traite de suicidaire. C’est vrai… Allez dire aux gens que vous aimez vous rendre dans le feu de l’action ? Que défiez la mort ca vous donne un kick ? La plupart des gens ne comprendront pas. Mais ici à l’armée le fait qu’il soit toujours le premier volontaire cela ne dérangeait personne. Ici, à Esperanza cela n’avait pas changé. C’était même devenu pire. Avant il s’était un peu calmé… pour elle… mais maintenant qu’elle était quelque part là, dehors, avec des créatures… ça le poussait à se surpasser et à vouloir être dehors, à sa recherche. Certes il pouvait comprendre que l’amour était une faiblesse pour certains, mais parfois c’est justement cela qui nous tient en vie.

Il était déjà tôt mais à son habitude n’ayant dormi que très peu, Chris était déjà entrain de nettoyer son arme. Une fois que c’était fait, qu’il prit assez de munitions il quitta la base. Au final il aimait bien être à la base avant le levé du soleil, cela avait quelque chose d’apaisant. Les gens n’étaient pas encore dehors, il était le seul à traverser la ville pour se rendre au murs. Même les morts vivants étaient moins actif le matin. Du moins c’était l’impression que ca donnait. Bon sang qu’est-ce qu’il aimerait qu’elle soit ici, avec lui. Dans cette ville et en sécurité. Il soupire. Il la connaissait trop bien, il savait qu’elle savait se débrouiller… Mais quand même… combien de temps pouvait-on réellement survivre sans avoir de l’expérience en survie ? Les survivants qui frappaient aux portes devenaient tous les jours de moins en moins. Un jour ca finira par s’arrêter… Il fit un signe à quelques militaires qu’il connaissait avant de grimper à son poste. Le soleil se levait lorsqu’il prit le relais pour surveiller une partie du mur. C’était magnifique, malgré le fait qu’il y ait des monstres en dessous qui veulent vous manger tout cru. Le spectacle d’un lever de soleil sur l’horizon restait quelque chose de merveilleux à observer. Et pendant quelques secondes Chris savourait ces simples moments que la vie lui donnait, avant de marcher fusil en main le long du mur.

Ce qu’il détestait par dessus tout était le fait de devoir tirer sur des civils… Ceux qui voulaient rentrer mais qui n’avaient pas l’accord et qui refusaient de partir. Oui, il n’aimait pas tirer sur eux. Bien sur il visaient toujours sur le côté dans un premier temps. Mais parfois ca ne faisait pas assez d’effet. Et de nos jours il s’était rendu compte que les survivants de l’autre côté du mur devenaient de plus en plus agressifs et de ce fait dangereux. Mais pour l’instant Chris ne remarquait que quelques zombies au lointain. Trop long pour utiliser une balle.

What's a man without a woman

J’avais toujours été un oiseau de nuit.  Vivre la nuit ça avait toujours été mon crédo. Et ceux qui me connaissent ne vous diront pas le contraire. J’avais l’impression d’avoir plus d’inspiration et plus de motivation quand la nuit était tombée. Certains pourraient dire que ça a à voir avec un trouble psychologique du genre “elle n’a jamais connu sa mère et donc l’idée de dormir dans un cycle normal lui est impossible parce que la nuit associée au sommeil a été gravement affectée en étant élevée dans une cellule monoparentale”. Franchement je les emmerde. Je suis plus productive la nuit, point! Pourquoi aller chercher des traumatismes là où il n’y en a pas ?
Cette nuit ne dérogeait donc pas à la règle. Je ne trouvais pas le sommeil. Si on peut dire que je le cherchais aussi. J’étais dans ma chambre, allongée à plat ventre sur mon lit à relire pour la énième fois 1984 de George Orwell. Il ne restait plus beaucoup de livres à Esperanza, alors quand j’étais tombée sur celui ci je l’avais mis de côté pour moi. C’était un de mes livres préférés et je trouvais qu’il collait ironiquement bien à la situation actuelle dans laquelle le pays -et même le monde- se trouvait. Mais je ne me sentais pas coupable. Non bien sûr que la situation ne plaisait pas à tout le monde. Je pouvais le comprendre. Mais est ce qu’on avait aussi vraiment le choix. Ces restrictions que nous, les lucioles, imposions étaient nécessaires je vous prie de le croire. Nous avions étudié la question. Mais bien sûr, il est plus facile de jeter la pierre sur ceux que l’on considère être les “grands méchants” de l’histoire plutôt que de réfléchir à ce que ça voulait dire  d’être à notre place. Quoi qu’il en soit, personnellement je m’en fichais royalement. Je n’ai jamais été quelqu’un à rechercher la popularité, et je n’allais pas commencer maintenant.

Le soleil se levait et je m’étais changée pour une tenue moins dénudé que la nuisette. Un débardeur, et un cycliste. Comme tous les matins j’allais faire mon footing -armée- le long du mur. Pas question de me départir de mon habituel footing matinal, mais je n’étais pas suicidaire non plus et mon arme, je la gardais contre moi tout de même. Attachant mes cheveux en une queue de cheval haute et serrée, je commençais à quitter la Tour à petite foulées légères. Il n’y avait que très peu de monde et les gardes et hommes postés un peu partout l’étaient sur ordre de Marcus ou moi même, ils connaissaient donc mon rituel matinal et me saluaient d’un signe de tête. Je fermais ma veste l’air frais dans le matin qui se levait à peine risquait de me faire frissonner et au pas de course je pris la direction de la bordure de la ville. Passant devant les gardes en faction je m’arrêtais parfois pour avoir un petit rapport de la nuit. Telle était mon habitude. C’est alors que je croisais une tête connue. « Bonjour Chris » dis-je en arrivant en petites foulées vers lui pour m’arrêter à sa hauteur. « Tu as repéré quelque chose ? » demandais-je le voyant observer au loin.

En entendant son nom, Chris se retourne doucement. Peu de femmes, même peu d’hommes, osaient faire leur petit jogging matinale sur les murs qui entouraient la ville. Certes la vue pouvait être magnifique et même si il y avait vraiment peu de chance de tomber… il y avait quand même la hauteur qui faisait peur et puis l’idée qu’il y avait en dessous des monstres qui voulaient vous manger tout cru. Non, peu de gens, à vrai dire il n’y avait qu’une qu’il connaissait qui aimait faire son jogging ici. Elle ne semblait avoir peur de rien. Et entant que dirigeante c’était quelque chose que Chris pouvait admirer. « Commandant. » Peu importe le titre qu’avait Dawn, Chris aimait bien la hiérarchie et il aimait bien la saluer comme telle. De toute manière à Esperenza elle pouvait se donner chaque titre qu’elle voulait. Mais il trouvait que celui de commandant lui allait fortement bien. « C’est une belle journée pour faire un jogging. » Son regard retournait ou il avait été jadis. « Non. Quelques morts-vivants au loin, mais hors atteint pour l’instant. Des rôdeurs qui n’oseraient probablement pas trop s’approcher des murs. » Et malheureusement aucun survivant en vue. Il finit par se demander même si un jour elle allait arriver saine et sauf jusqu’ici. Il n’aurait pas du se séparer d’elle. Malgré qu’il avait su éloigner le danger d’elle, en partant d’un autre côté, ils auraient du rester ensemble… Rongés par ses idées personnelles, Chris mourrait d’envie de bouger un peu. Rester debout à fixer le loin des points n’avaient jamais été son fort. Il préférait l’action, le danger, les coups de feu, les cris. Il avait toujours aimé jouer avec la mort. Et puis ça l’aidait à ne pas trop réfléchir à des scenario de mort sur sa bien-aimée. « Il me semble que ça va être une journée fort calme… Pas d’excursions prévu ? » Petit sourire en coin telle un gamin qui demander si on allait partir au zoo. Normalement il devrait le demander à Shepard. Mais depuis qu’il avait vu la manière dont il avait traité sa fiancée…. Il appréciait de moins en moins le personnage. On ne traite pas une femme de cette manière, encore moins quelqu’un qu’on aime. Selon lui, Shepard ne savait même pas le bonheur qu’il avait entre ses mains et il ne savait pas apprécier les choses à sa juste valeur. Alors c’était mieux que pour l’instant il ne traîne pas trop avec lui, car il risque tôt ou tard par dire son opinion et ca ne serait pas une bonne chose à faire. Alors plutôt éviter de créer des soucis.

 « Le mur est long… vous faites tout le tour toutes les jours ? » C’était un sacrée jogging pour faire ca tous les matins. Lui-même il essayait de se tenir en forme lorsqu’il ne travaillait pas. Faire de l’exercice et transpirer ca l’aidait à ne pas penser à sa femme. Et toute distraction était la bienvenue. Car il supportait de moins en moins ses propres pensées.

What's a man without a woman

« Commandant. » je souris doucement, je ne suis pas du genre à exiger que l’on m’appelle par mon grade ou quoi. Tant que l’on n’utilise pas de familiarité cela ne me dérange pas. Madame Osterberg suffit très largement en général. Mais il est vrai qu’entendre ce mot est tout de même assez agréable quand on y réfléchit bien. C’est signe d’un pouvoir. Je suis une femme et j’ai un rôle assez important dans l’armée, et dans ce nouveau gouvernement. J’ai toujours été très féministe et prompte à défendre les femmes. Je n’avais jamais compris la raison pour laquelle les hommes ont toujours été vu comme supérieurs. Je ne pense pas que ça soit une question de ce qu’on a -ou non- entre les jambes mais au cas par cas. Enfin là n’est pas la question. « C’est une belle journée pour faire un jogging. » je hoche la tête et me pose doucement près du rebord. J’aime beaucoup ce moment de la journée où je pouvais découvrir l’horizon dans de magnifiques couleurs. « Oui, c’est les matinées que je préfère.  » dis-je en lui adressant un sourire et me tournant de nouveau vers lui afin de le regarder quand je lui demande s’il a quelque chose à noter ce matin, s’il y avait quelque chose dehors qui se profilait, au delà de notre mur d’enceinte.  « Non. Quelques morts-vivants au loin, mais hors atteint pour l’instant. Des rôdeurs qui n’oseraient probablement pas trop s’approcher des murs. » Je soupirais doucement. Rien de passionnant alors. J’étais une personne qui aimait beaucoup l’adrénaline et le mouvement, quand c’était trop plat … j’en avais marre. J’aimais beaucoup quand ça bouge. Parfois j’en venais même à espérer qu’il se passe quelque chose …

« Il me semble que ça va être une journée fort calme… Pas d’excursions prévu ? » je souriais doucement en réalisant qu’il devait certainement penser la même chose que moi. « J’en ai bien peur …  » dis-je pour le laisser comprendre que c’était ma pensée. Si lui il pensait la même chose alors cela nous ferait un sujet commun. « Pour le moment non. » dis-je avant de désigner du menton le groupe que l’on voyait au loin. « Tout dépendra peut être de l’activité et l’avancement de ceux là. » dis-je et une nouvelle fois, j’espérais presque qu’ils approchent un petit peu plus pour pouvoir avoir un peu d’action dans ma journée.  « Le mur est long… vous faites tout le tour toutes les jours ? » je reposais mon regard sur lui et souriais largement. « Oui en effet. J’essaye en tout cas de faire la plupart du trajet tous les jours.  » je souriais. « L’insomnie et la nécessité de toujours être en mouvement est un bon moteur de motivation pour moi. » dis-je simplement. « Du coup, il n’est pas rare de me voir le matin dans les alentours » continuais-je. En effet les gardes avaient noté cette habitude et je savais donc que, même si je savais me défendre, je serai aussi toujours en sécurité, même aussi tôt.

L’avancement de ceux-là ? Chris soupire. Il n’avait pas grand espoir. Mais ce n’était pas bien de penser ainsi. Il devait être plutôt content qu’ils ne s’avancent pas trop et qu’ils restent loin de la ville, loin des civils. Oui, mais à traîner sur le mur ça en devient monotone et il venait à peine de commencer son service… la journée risquait d’être très longue. « Je ne sais pas… A mon avis, ils n’ont pas l’air de vouloir bouger beaucoup. » Dommage mais c’était peut-etre le mieux pour tout le monde. Chris osait se tourner un peu plus du mur pour observer la femme qu’il avait en face de lui. C’était quelqu’un de forte et qui réussissait à se faire obéir par les hommes. C’était une bonne chose, car dans l’état actuel des choses il fallait une main forte pour diriger une armée d’hommes qui pour certains n’avaient même pas eu une formation militaire, et d’autres qui avaient vu déjà tellement de choses qu’une bonne hiérarchie ne pouvait que leur faire du bien.

L’insomnie...Ah il connaissait ca. « Oui… Je connais çà. Même si au début c’est fort pénible. Je dois dire qu’actuellement c’est pas plus mal. Mon corps a fini par s’habituer, et quand on n’a plus besoin de quelques heures de sommeil, on a bien plus de temps pour faire d’autres choses. » Et puis c’est comme on disait si bien…. On a tout le temps de se reposer quand on sera mort. Et avec la vie actuelle on ne sait jamais quand la mort peut venir frapper à notre porte. « Ca fait longtemps que vous avez des insomnies ? » Chris était hésitant, il ne voulait pas poser des questions qui pouvaient être vus comme mal-placés. Et parfois l’insomnie pouvait venir des problèmes privé. Pour sa part cela avait commencé peu de temps avant son arrivée à Esperanza. Le fait de ne pas savoir ou se trouvait sa femme en avait été le facteur déclencheur. Aujourd’hui ca lui permettait d’être plus actif, de s’entrainer plus, de veiller plus… Bref l’insomnie était au finale une bonne chose pour sa part. Même si pendant ces moments-là il devait trouver quelque chose à faire afin de ne pas trop réfléchir. « Vous en connaissez les causes ? De votre insomnie, je veux dire. » Libre à elle de répondre ou pas, quelque part il se disait que si il allait trop loin elle n’allait pas se gêner pour le lui faire savoir.