Quelque chose de stupide [ft. Archie]

Toute la nuit j’ai réfléchit à comment survivre ma première journée en tant qu’assistante de Monsieur Stenson, j’avais déjà fait la liste de tout ce qu’il aimait. Ou du moins ce que j’avais remarqué de mon petit coin. Mémoire photographique vous vous en souvenez. Bref, je savais donc que je pouvais franchement arriver avec café noir sans lait et un demi morceau de sucre. Mes habits étaient prets aussi. Jupe, chemise et mini-talons. Ne pas oublier mes lunettes ni bloc note et stylo. Oui oui, tout cela mon cerveau était parfait pour les détails. Mais j’arrivais pas à savoir ce que j’allais dire. Et pourtant fallait que je me prépare à l’avance car sinon j’allais dire des conneries, je le savais c’était typiquement moi. Mon réveil sonnait et je sortis de mon lit. Préparer, boire un coca light (oui une manie que ma mère a toujours déteste) mais sans mon coca du matin je devenais vraiment une peste alors elle me laissait faire. Une barre de céréales devait faire l’affaire car j’avais un nœud dans l’estomac et je ne saurais pas avaler plus. Bref je me douche, je m’habille et je sors de chez moi. Direction… Monsieur Stenson. Et les papillons ridicules étaient à nouveau là. J’étais nerveuse, mais quelque part aussi ravie, car j’allais pouvoir travailler près de lui, être près de lui, le regarder travailler… Bon faut que j’arrête mes pensées sinon on va me prendre pour une cinglée.


Debout devant sa porte, j’étais bien trop tôt mais ce n’était pas grave. Attendre ne me posait pas de question. Et puis voilà que je le vois arrivé... « Only fools rush in.. » Me rendant compte que j’avais dit cela à haute voix et qu’il se demandait pourquoi je sortais ca, je secoue la tête. « Désolée j’ai cette chanson en tête depuis ce matin. Vieille chanson que ma mère adorait écouter.. Elvis Presly. Can’t help falling in love. « Oh mon dieu c’est tellement vrai. « Bref rien à voir avec vous. C’est pas que à chaque fois que je vous vois j’ai cette musique en tête. Nous vous vous êtes plutôt du Donna Summer Hot Stuff » Euh… pourquoi j’ai dis ca moi ? Je raclais ma gorge. Bravo t’as déjà réussit à sortir des conneries en moins de 5 minutes. Record. Vite pour ne pas noyer encore le poisson plus profond je lui tendis le gobelet et prit un air plus sérieux. « Monsieur Stenson. Votre café, noir, pas de lait, un demi morceau de sucre. » Je lui tendis le gobelet tout en espérant qu’il allait vite me donner du travail et que j’allais pouvoir m’éclipser. Rien que le savoir si près de moi… oula calme toi, tu vas encore faire des conneries Charlie. Et t’en as déjà fait pas mal en cinq minutes alors zen, calme toi. Laisse tes cellules grises faire le travail et désactive ce fichu coeur qui ne te sers à rien pour l’instant. Vivement la pause de midi pour que je puisse me cogner la tête contre le mur et brûler ma langue afin de ne plus rien dire du tout. Nerveuse je passais une main sur mes cheveux afin de m’assurer qu’il y avait pas des cheveux rebelles qui sortaient de ma queue de cheval. Je me demandais néanmoins pourquoi il m’avait choisit moi. Pourquoi moi ? A cause de mon nom ? Certes Metzler était fort connu dans le nom du droit. C’était d’ailleurs pour cela que ma mère avait tant voulu à ce que je porte son nom et non celui de mon père. De toute manière mon père n’était pas très présent dans le tableau de famille. A mes 5 ans il s’était éclipsé comme un voleur dans la nuit. Je ne lui en veux pas. j’aurais sûrement fait de même si j’étais mariée à une telle femme. Dommage simplement qu’il ne m’avait pas prit avec… mais puis 90 % des divorces c’est la mère qui obtient la garde. Et l’avocate qu’elle était elle aurait sans aucun doute gagné le tout. Je me disais donc que c’était pour ces raisons-là qu’il ne m’avait pas prit avec et qu’il n’avait pas tenté d’avoir ma garde ou même la garde partagée..Enfin je retournais mon regard vers Archie.

Pourquoi j’avais encore sorti la chanson de Donna Summer ? Maintenant j’allais vouloir la chanter à chaque fois que je le voyais. Pitié, j’étais insupportable. Pas très surprenant que j’avais peu d’amis. J’avais moi-même du mal à me supporter. « Monsieur Stenson… Pourquoi m’avoir choisit comme votre assistante ? » Il y avait bien d’autres plus expérimentés que moi. Après tout j’avais eu ma maîtrise sans trop devoir lever le petit doigt. Et j’avais une mémoire photographique ce qui m’empêchait d’oublier un seul détail et j’avais le nom Metzler sur mon certificat de naissance. Donc oui, quelque part ma matière grise pouvait comprendre son choix. Mais d’un autre côté, j’étais malgré tout ces bons atouts une novice et je n’ai jamais été l’assistante de qui ce soit. Pas sure d’ailleurs de savoir ce qu’une assistante était supposé faire. Assister oui… bon ca j’ai comprit merci dictionnaire de cerveau. Je tournais mon regard sur lui, pitié donne moi quelque chose à faire, car sinon je vais encore sortir de conneries rien que par nervosité et parce que je déteste le silence.  

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾ Cela faisait plusieurs semaines que Hayley me disait d’engager une assistante personnelle. D’après elle, je travaillais trop et j’avais l’air crevé. Et ma sœur se plaignait quant à elle de ne pas me voir assez parce que « je passe mes journées dans mon bureau ». J’avais finalement cédé. Il y avait de plus en plus de citoyens à Esperanza, de plus en plus de travail et puis je devais reconnaître que je n’y connaissais pas grand-chose en droit. J’adorais mon métier mais je n’étais pas des plus compétents. J’avais besoin d’aide. Apparemment, mon aide s’appelait Marilyn ou peu importe son nom. Elle m’avait dit de l’appeler autrement mais je ne me rappelais exactement comment. Tant pis, Marilyn ce sera. En fait, lorsque la secrétaire m’avait parlé d’une certaine Marilyn, je m’étais imaginée rencontrer une genre de vieille fille un peu trop stricte et très professionnelle. Et puis voilà qu’une jeune et jolie blonde avait apparu à la porte de mon bureau. J’imaginais une femme style professeur McGonagall et voilà que j’avais plutôt Marilyn Monroe devant moi. Mais on m’avait dit qu’elle était douée, c’est tout ce qui m’importait. J’avais hâte de voir si ce qu’on dit à son propos était vrai.
J’arrivais généralement vers 7h au bureau mais ce matin-là, j’avais un peu discuté avec Melody avant de me rendre au travail. Il était 9h, j’avais donc 1h pour réfléchir à ce que j’allais demander à Marylin de faire aujourd’hui. Je cherchais les clés de mon bureau et puis j’entendis quelqu’un parler. Les paroles de Can’t help falling in love. Je relève la tête perplexe en fronçant les sourcils et je tombe nez-à-nez avec… « Marilyn ? »  Je lui adresse un sourire charmeur. Je lui ouvre la porte et la laisse entrer tout en parlant. Beaucoup. Elle parle beaucoup. Sa mère ? Presley ? Moi ? Donna Summer ? Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Je meurs d’envie d’éclater de rire mais je me retiens pour ne pas encore la mettre plus mal à l’aise. Je vois bien qu'elle n'est pas dans son état normal. Il faut que je l’arrête, il faut qu’elle respire. Je lui dis doucement avant qu’elle ne reprenne « Et bien ta mère avait en tout cas d’excellent goûts musicaux. Je suis plutôt du genre Queen que Donna Summer. Under pressure par exemple ». Je lui fis un clin d’œil pour essayer de la mettre à l’aise. Elle commençait un nouveau travail et bon, j’étais quand même une des personnes les plus importantes d’Esperanza. Normal qu’elle soit un peu stressée. Elle m’avait même apporté un café. Un café exactement comme je l’aime ! « Waw! Merci.» Je tendis la main pour saisir le café qu’elle me tendait en prenant le temps d’un peu plus l’observer. Elle était vraiment jolie. Et vraiment gênée à en croire la couleur de son visage.
« Pour ce qui est de t’engager, on m’a dit que tu étais vraiment douée dans ton domaine. Que tu avais une sorte de talent… Une vraie magicienne. Ai-je bien fait d’écouter les rumeurs ? En tout cas, même si je ne t’ai pas engagée pour ça, le café était parfait. Il fallait bien que tu aies des pouvoirs magiques en effet pour savoir comment je l’aime non ? » Je lui adresse un sourire rassurant cette fois.
Bon, nouveau problème, son bureau. Oui elle allait avoir un bureau en face du mien mais il n’était pas prêt. Il servait de mini salle de conférence avant et il fallait le transformer pour que ça soit un peu plus agréable. Je pris le temps de déposer les dossiers et le café que je tenais puis je me mis derrière elle et posai mes 2 mains sur ses épaules pour la faire pivoter avant de m’avancer vers la paroi vitrée qui servait de mur et lui désigner le bureau d’en face.
« Par contre, comme tu peux le voir, ton bureau est toujours en travaux. Normalement cela ne devrait plus que durer un jour ou deux. En attendant, il va donc falloir que tu travailles ici avec moi. Je me doute que tu te passerais bien de rester avec ton boss toute la journée. Désolé. Enfin, mon bureau est assez grand de toute façon. »  Caprice de star, j’avais insisté pour disposer d’un grand, d’un très grand bureau. Sobre, masculin, luxueux. Un mélange de parquet et meubles en chêne foncé, fauteuils en cuir et baies vitrées. Porte pour accéder à ma douche et toilettes personnelles. Ainsi, je pouvais aller faire du sport et revenir travailler sans passer par la maison. Je l’adorais. Peut-être pour ça que j’y passais autant de temps. C’était mon havre de paix. Que j’allais partager avec Marilyn pour les prochains jours. Marilyn… il fallait quand même que je lui demande son autre nom. C’est parti, dernière tentative pour la mettre à l’aise. Elle ne pourrait pas dire que je n’avais pas essayé : « Tu ne m’avais pas dit que je devais t’appeler autrement ? Si on doit travailler ensemble, autant que ça se passe bien entre nous. Enfin, je veux dire qu’on parte sur de bonnes bases ». Encore un sourire ravageur. Je m’assis sur mon bureau et la regarda dans les yeux. Pitié qu’elle ne me demande pas ce qu’elle doit faire, je n’ai encore aucune idée de ce que je vais lui faire faire.

Je n’avais pas réagit sur mon prénom détestable, pour la simple raison que j’étais déjà entrain d’essayer d’expliquer pourquoi je partais dans un délire de chansons. Mais au plus que je parlais au plus que je m’enfonçais. Heureusement qu’il ne se prit pas un fou rire. Note que j’ai tellement l’habitude que ca ne m’aurait pas surprit. Je souris faiblement à sa remarque. Ma mère… oui c’était une femme remplit de talents et de gouts universelles. Elle pouvait parler de mozart comme si elle avait fait des études classiques, et puis elle pouvait parler de disco comme si elle même en avait été une grande fan. Moi j’en étais incapable. J’étais incapable de switcher ainsi. De plus je ne pouvais tout simplement pas masquer mes vrais pensées. Il semblait néanmoins être surprit lorsque je lui tendis le café. Quoi ce n’était pas ce qu’une assistante faisait ? En tout cas je suis sure que j’avais vu ca dans plein de films.  »De rien. »

Quelqu’un m’avait donc conseillé. Curieux je n’étais pas très sociale. Mais à fur et à mesure qu’il parlait des raisons pourquoi il avait fini par m’engager, je comprenais mieux. J’hochais sans réellement le savoir la tête. « Oui, j’ai une mémoire photographique. Suffit que je vois une seule fois quelque chose pour m’en rappeler. Pour certaines choses c’est assez pratique.«  Oui, comme le café… même si au fond c’était surtout parce que tout ce qu’il faisait m’intéressait. Et puis voilà que je sentis ses mains sur moi. Sur moi ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il fait ? Je vais m’évanouir. Oooh Charlie reprend toi voyons, ce n’est que le toucher d’Archie Stenson...Ahhh ca n’aide pas ca. « Euh oui… c’est un grand bureau. Y assez de place pour faire plein de trucs. » Et voilà que mes pensées m’échappent encore. « Enfin plein de trucs de travail quoi... » Oooh lala pourquoi est-ce que je savais pas simplement me taire.

M’appeler ? Comme il voulait… tss Charlie ! « Marilyn… Marilyn Charline Metzler, est le nom sur mon certificat. Mais j’ai horreur de Marilyn, il n’y avait que ma mère pour m’appeler ainsi. Je… vous pouvez simplement m’appeler Charline ou Charlie, à votre meilleure convenance. » Moi je pouvais l’appeler le beau étalon ? Tsss chance que j’arrivais encore à garder certaines pensées dans ma tête. Il avait des beaux yeux…. Euh qu’est-ce que tu es entrain de faire, Charlie ? La terre à Charline… Je baissais mes yeux. Mon regard tombe sur les deux dossiers qu’il y avait déposé. Du boulot ! Vite Charlie parle boulot ainsi tu oublies son regard hypnotiseur. « Je… vous voulez travailler comment ? Je lis les dossiers et en fait un résumé. Ou je tris déjà les dossiers pour des nons et des peut-être ? Mais dans ce cas-là il faut me dire vos critères de sélection. «  Je réfléchis quelques secondes avant d’y ajouter. « Quoi qu’il serait mieux que je connaisse de toute facons vos critères car ca faciliterais également les résumés… Enfin si vous souhaitez que j’en fasse. » J’ose lever doucement mon regard vers lui avant de continuer. J’avais l’impression qu’il n’avait pas l’habitude de travailler en équipe ou avec quelqu’un tout court…. « Par exemple pour l’autorisation d’avoir un enfant. C’est important qu’ils vivent sous le même toît ou ils doivent automatiquement être mariés avant d’être parents ? Ainsi je sais déjà mettre un nom sur toutes les demandes ou les gens ne sont pas mariés… et ainsi de suite. » Mais je comprenais également que ca pouvait être difficile de s’ouvrir à moi en parlant de critères. Car après tout, tout cela est fortement avis personnel. Est-ce que oui ou non ils ont le droit de se marier, est-ce que je trouve que sa tête me convienne pour qu’il se marie avec elle… bref on aura comprit que certains dossiers pouvaient être purement politique. Et moi qui avait toujours cru à des conspirations gouvernementales (bien avant Esperanza déjà) bah je pouvais donner une tonne de raisons pourquoi ne pas me dire sa manière de sélectionner. Mais d’un autre côté, pourquoi engager une assistante si ce n’est pas pour l’aider dans son travail ? A moins qu’il voulait que je garde son agenda à jour, et que je réponde à ses appels. Mais n’est-ce pas pour cela que la sécrétaire est là ? « A moins que vous voulez que je me charge d’autres choses ? » A moins qu’il voulait que je m’occupe des procès ? « A moins que vous préférez que je sorte toutes les dossiers sur les proces à venir et vous fasse un résume claire et court en délaissant tous les mots juridiques » Comme dans chaque dossier les gens avaient l’habitude de parler pour parler. Enfin dans ce cas, écrire pour écrire. On pouvait facilement résumer un dossier de 20 pages en une seule page. Je l’observais, j’attendais à ce qu’il me dise quoi faire. Car sinon il y avait beaucoup de risques que je commence à parler de moi-même et ce n’était jamais un bon plan.

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾ Je l’avais fait sourire, c’était déjà ça. C’était un sourire timide certes, mais c’était un bon début. Je comprenais mieux pourquoi elle était aussi douée. Sa mémoire photographique était un grand avantage. Je m’étais toujours demandé si c’était vraiment possible de retenir tout aussi facilement. Apparemment, il fallait croire que oui… Metzler ? Je me souviens d’avoir validé cette arrivée en ville. Une famille d’avocats non ? Une bonne famille en tout cas. Bah finalement j’avais vraiment fait bien fait d’engager Marilyn euh Charline, j’allais y arriver un jour. Enfin Charline ou Charlie. Charline ou Charlie. Réfléchis Stenson. « Charline ? Va pour Charline alors, on passera aux surnoms plus tard» je ris. « Bon je vois que tu es motivée pour faire plein de trucs… de travail. » Mais comment te dire que je ne sais pas par où te faire commencer Charline ? « Avant de commencer, parle-moi un peu de toi. » Je n’avais vraiment jamais eu d’assistante. Je ne savais pas ce que je pouvais lui demander ou non, je ne connaissais pas les limites et je n’avais pas non plus l’habitude de déléguer. Fallait que je la fasse parler tout en réfléchissant à ce qu’elle venait de dire sur le travail. Au fond, elle avait d’excellentes idées : les nons et les peut-êtres, bonne idée. Mais comment lui expliquer mes critères ? Plus compliqué effectivement. Elle était subtile. « Tu as quel âge Ma…Charline ? Va me falloir un petit temps d’adaptation je crois ». Je fis un petit sourire gêné. « Est-ce que tu es mariée ? Tu as des enfants ? Est-ce que tu es disponible tout le temps en cas d’urgence ou bien tu préfères que tes heures se limitent à ta journée au bureau ? Honnêtement, je ne sais pas comment je fais ce que je fais tout seul. Je n’ai jamais suivi un seul cours de droit de ma vie. Jusqu’ici j’essayais de me débrouiller comme je pouvais mais je me rends bien compte que je ne peux pas continuer ainsi. Je suis plutôt autodidacte mais il y a quand même des limites. Je pense que tu as un tas de choses à m’apprendre.» Pour ce qui est du mariage et des enfants, je n’avais pas vraiment souvenir d’avoir validé une demande à son nom mais j’en voyais passer tellement que je ne me rappelais pas de toutes.
Elle avait l’air de m’observer. Je me demande ce qui se passe dans sa tête en ce moment. Elle m’intriguait d’une certaine manière. Je voyais bien qu’elle avait envie de travailler. Elle n’avait probablement pas envie de me raconter sa vie, au fond je lui posais des questions alors que ça ne me regardait pas. Il faudrait quand même bien que je lui donne du boulot un jour ou l’autre. « Bon euh sinon tu veux t’installer où ? Pour travailler je veux dire. Question organisation. » Merci Hayley et Kate pour le plan foireux. Non c’était ma faute je le savais, j’aurais dû un peu plus réfléchir avant d’accepter cette histoire d’assistante sur un coup de tête. Enfin je ne regrettais pas, loin de là et puis Charline avait l’air d’être la fille parfaite. L’assistante parfaite quoi. Je commençais à avoir mal à la tête de réfléchir autant dès le matin. Je la pris au mot et décidait de lui demander un service. « Oui, pour l’instant, tu peux faire autre chose pour moi et c’est répondre à cette question : qu’est-ce que tu penses de moi, Charline ? En toute honnêteté. » Je la scrutai du regard pour voir sa réaction et puis je complétai ma question qui n'était probablement pas très claire. « J’aimerais savoir si les citoyens me voient comme un bon dirigeant. Alors je te demande ton opinion… Ca fait longtemps que je me pose cette question mais je ne savais pas très bien à qui demander. » J’aimais Esperanza, plus que tout et j’avais parfois l’impression d’être intouchable aux yeux de la population. Ce qui était plutôt négatif dans un sens car je voulais être comme eux, je voulais qu’ils sentent que je suis à leur écoute et que nous les soutenons. Et puis, je voulais aussi savoir si je pouvais faire confiance à Charline. Je savais qu’elle pourrait mentir facilement mais elle avait l’air naturel. Pas vraiment du genre à mentir pour faire plaisir. Enfin après tout, c’était la deuxième fois que je la voyais… J’étais en train de me demander si je ne devais pas lui dire de m’appeler Archie ? Je ne m’étais jamais réellement habitué au monsieur Stenson. Certes ça me donnait de l’allure mais malgré mes origines, je préférais la simplicité Je n’allais pas lui dire tout de suite, on verrait bien plus tard. Gardons le monsieur Stenson encore un peu. « Oh, encore une dernière question. J’ai de temps en temps des dîners d’affaire. Je voulais savoir si ça te dirait de m’y accompagner ? C’est souvent avec des avocats et je ne comprends rien à leur charabia. Je dois toujours trouver des subterfuges pour prétendre que je m’y connais. Si tu es là, je n’aurai plus ce souci-là. Enfin, tu as probablement mieux à faire. »

Parler de moi ? Il était sérieux ? Il n’avait pas fait de recherches avant de se décider de m’engager comme son assistante ? Ou c’était des trucs plus personnels qu’il voulait savoir ? Visiblement mon visage parlait de lui-même car il me fit un petit résumé de ce qu’il souhaitait savoir. « J’ai vingt-huit ans. J’ai obtenu ma maîtrise de droit à Harvard avant qu’Armageddon éclate. Normalement j’allais faire mes trois ans de stage dans Flemming and Associates à New York. Mais bon… Bruce Willis n’a pas su sauver la planète et donc ca n’a pas pu se faire. » Mariée moi ? Des enfants ? Oh non je ne pensais pas que j’étais du matériel « maman ». mon père avait été si peu présent dans ma vie, et ma mère était loin d’être l’exemple de la mère parfaite. Donc non je ne pense pas avoir une quelconque stabilité à ce côté à offrir.  « Non je n’ai aucun des deux. J’aurais bien voulu avoir un chat… mais y a pas vraiment d’animalerie en ville. » Je pense qu’il allait bien vite comprendre qu’il fallait toujours que j’ajoute quelque chose. Je sais que mes professeurs ont toujours trouvé ce trait de caractère irritant. Pourquoi vous ne savez jamais répondre par un simple oui ou non, Mademoiselle Metzler…. D’ailleurs quand j’y pense, ca énervait ma mère aussi… et c’est sûrement pour ça que j’ai toujours continué dans ce sens-là. Et bien sur certaines habitudes ne se perdent pas. « Disponible pour vous ? » Attention je sens la connerie arriver… « Oui, disponible jour et nuit… enfin ça ne me dérange pas de travailler à des heures tardives avec vous. » Bon… c’était mieux que d’habitude mais c’était pas encore tout à fait parfait. Mais c’est déjà un miracle que t’as pas dit de conneries plus graves.

« Je pense que vous le faites très bien… enfin sinon vous ne seriez plus à ce poste et les gens dehors seront sûrement en train de faire une émeute si ca n’allait pas. » J’hausse les épaules à sa question. Pour ma part, je pouvais travailler sur une chaise dans le couloir. Et puis j’avais surtout envie de dire, le plus près de vous, mais je ravalais mes paroles, j’avais déjà dit pas mal de stupidités pour ce matin. « comme vous voulez. » Voilà une phrase que je devrais retenir, ca pouvait servir à plein de questions ou j’étais possible de dire un tas de conneries. Au moins avec cette phrase j’étais plus au moins safe non ? A sa prochaine question j’ai failli m’étouffer dans ma propre salive. Tiens c’est possible ca ? Ohnon pourquoi il me posait cette question ? En plus je ne savais pas mentir. J’étais nulle pour ca.  « Euh… «  Magnifique, formidable, un dieu grecque… arf que dire ? « Je dirais… séduisant, charmant, beau gosse mais également intouchable et intimidant... » Y avait pas un coin quelque part dans ce bureau ou je pouvais me cacher ? « Mm je ne suis pas très sure d’être la bonne personne pour vous répondre. Je ne sors pas beaucoup et je n’ai aucune idée de ce que les gens peuvent bien penser de vous ou du gouvernement. »

Finalement c’était de trop pour une seule matinée. En plus j’avais pas fermé l’oeil de la nuit à cause de lui, et voilà que mes oreilles entendaient qu’il m’invitait au resto. Non charlie, il t’invite à des dîners professionnels… bah c’est quand même sa compagnie et de la bouffe. « Dans le genre, soirée, restaurant, nourriture et en votre compagnie ? » Continue comme ca et il va te prendre pour une tarée si c’est pas encore le cas. « Oui, avec plaisir ! » Trop enthousiaste... « Enfin je veux dire, ca ne me dérange pas. Je ne dis jamais non à un repas gratuit. » Sourire aux lèvres alors que je tourne ma tête autour de moi afin de mieux observer le bureau. C’était la deuxième fois que je venais ici, mais c’était bien la première fois que j’observais tout ce qui m’entourait. C’était donc ici qu’il aimait se refermer. C’était assez spacieux. Meme fort luxueux pour un bureau.

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾ Cette fois-ci, pas possible de ne pas rigoler. Ce n’était pas une mauvaise comparaison. Bruce Willis n’avait peut-être pas sauvé la planète mais les Lucioles avaient quand même réussi à construire une belle petite ville sûre. J’étais impressionné par le background de Charline. Flemming and Associates, c’était la Rolls Royce des bureaux d’avocat américains. Elle n’avait que 28 ans en plus. Je me sentais un peu bête maintenant : assistante personnelle d’Archie Stenson, ce n’était pas très gratifiant… Mais pourquoi est-ce que mon équipe l’avait engagée aux archives initialement si elle était aussi compétente ? Il allait falloir que je me renseigne. « Ton parcours est irréprochable. Je suis impressionné. » Et elle était célibataire et donc disponible. C’était parfait tout ça. Jour et nuit je n’en demandais peut-être pas tant mais enfin, c’est vrai que j’avais souvent du mal à faire la distinction entre vie privée et vie professionnelle. Mais je ne pouvais pas exiger à tout le monde d’avoir le même état d’esprit que moi évidemment.
En tous les cas, vu la façon dont Charline me décrivait, je ne pouvais pas dire qu’elle n’était pas… rafraîchissante. Oui, ce mot lui convenait bien. Et spontanée. Ca changeait du reste de mes employés. Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. « Eh bien, je ne m’attendais pas vraiment à autant de compliments.» Mais elle jouait à quoi en fait ? Je ne comprenais pas bien ce qu’elle cherchait. Elle n’avait aucun de souci à se faire concernant son job, elle semblait tout à fait compétente et elle devait l’avoir compris. Pourtant, bizarrement, étant donné son honnêteté et sa spontanéité, elle n’avait pas l’air de vouloir me caresser dans le sens du poil juste pour assurer sa position. Bizarre. À la fois j’avais l’impression de lire en elle comme dans un livre ouvert et à la fois, je n’arrivais pas à la cerner. Dommage qu’Hayley n’était pas là, elle était douée pour analyser les gens. Charline observait mon bureau. Au moins Charline avait cessé de m’observer moi. Non pas que ça me dérangeait mais c’était un peu euh intimidant. D’autant plus que son cerveau avait l’air de tourner sans s’arrêter. « Nous avons un point en commun puisque je ne sors pas beaucoup moi non plus. Uniquement pour le travail. Je suis contente que tu acceptes de m’accompagner pour mes repas d’affaires. Tu ne seras pas déçue, on y mange toujours super bien. Un des nombreux avantage en nature du métier. »
Étant donné qu’elle ne m’avait pas beaucoup aidé sur l'endroit où elle allait s’asseoir pour la journée, il allait falloir que je me débrouille. J’avais hésité entre lui proposer de s’asseoir en face ou à côté de moi. À côté c’était mieux. Ainsi, si je devais recevoir quelqu’un, elle ne devrait pas se déplacer. Oui bonne idée Archie. Une fois la chaise déplacée, son poste de travail était prêt. Enfin bon à quelques détails près puisque je ne savais toujours pas quoi lui demander. « Tu veux bien fermer la porte ? Ca ne te dérange pas de travailler ici à côté de moi? Et dis-moi, tu n’as pas froid ? Je n’ai pas l’habitude de chauffer beaucoup. » Je posais pas mal de questions débiles mais c’était tellement différent de travailler avec quelqu’un et en plus, je devais admettre que sa présence me troublait un peu et ça ne me ressemblait pas. Était-ce parce que c’était une jolie femme ? Parce qu’elle ne cessait de m’observer ? Parce que je ne comprenais pas ce qui se passait dans sa tête ? Tu réfléchis trop Archie, la fille est juste venue pour travailler et toi qu’est-ce que tu fais ? Tu la mets super mal à l’aise avec tes questions à la con. Elle avait bien gagné son tour de questions non ? Je me rendis compte que je lui posais des questions depuis tout à l’heure et qu’elle devait probablement aussi s’en poser sur moi mais sans oser les poser. « Je sais que tu es venue ici pour travailler mais je n’ai pas l’habitude de travailler avec quelqu’un donc c’est important pour moi de te connaître et d’essayer de comprendre comment tu fonctionnes. Je reconnais que ce n’est pas très loyal parce que pour l’instant, je suis le seul à poser des questions… Mais surtout n’hésite pas si tu veux me demander quelque chose. Que ce soit sur moi, sur nous. Enfin sur ce que j’attends de toi quoi. N’importe quoi. Je suis tout à toi. » Sourire étincelant.

Mon parcours impressionnante ? J’haussa les épaules. Je n’y trouvais rien de bien impressionnante à ca. Au final j’avais simplement fait que suivre ce que ma mère avait toujours voulu pour moi. Le droit. Et le stage. Ah disons que le nom de Metzler avait le don d’ouvrir plus vite les portes. Et ma mère aurait eu une crise cardiaque si je n’aurais pas introduit ma demande de stage dans un des cabinets les plus prestigieux. Et moi j’en avais profité d’en choisir un à New York, loin de ma mère. Ainsi c’était un peu du gagnant pour elle et pour moi. Mais de toute manière je n’avais pas su aller plus loin que ca, vu qu’Era avait décidé d’en faire qu’à sa tête. Je restais néanmoins un peu gênée des caractéristiques que j’avais nommé pour le décrire. Pourquoi il m’avait demandé ca ? Franchement qui pose ce genre de question pendant le premier jour de travail ?

Je refermais la porte comme il me l’avait demandé et sourit faiblement, si ca me dérangeait ? Mon dieu j’allais m’évanouir à la fin de cette journée. Je n’avais jamais été si près de lui, sauf quand il avait mit ses mains sur mes épaules. Et autant vous dire que le contact ne semblait pas le déranger. Moi par contre ca faisait battre mon coeur encore plus vite. « Euh non non... Mais euh.. vous ne voulez pas que j’aille d’abord vous chercher un nouveau café ? » Pas trop froid ? Oh que non, je pense que tout mes hormones étaient en surchauffe. « Non non il fait bon ici. » Et puis ce sourire. Comment est-ce qu’on pouvait y résister ? Comment est-ce que j’allais pu travailler avec lui, pour lui si il est encore plus craquant quand il sourit ?  « Oh vous savez, je ne suis pas très intéressante comme genre de personne. Je suis maladroite, très maladroite. J’adore l’art et les maths.  J’ai horreur des secrets ou des mystères. Car ca me donne toujours envie de les résoudre et du coup de mettre mon nez là ou il devrait pas être. » Si je lui faisais un bref aperçu sur qui était Charline, peut-être qu’il allait passer ensuite au boulot et ne plus me lancer des sourires qui me font fondre ? « J’ai tendance à parler quand il faut pas.. mais ca je présume que vous l’avez remarqué. » Quoi d’autre ? « J’adore la nourriture malsaine et je suis un accro aux boissons énergisantes… d’ailleurs c’est un supplice de ne plus en trouver de nos jours… du coup je bois un coca light chaque matin pour me réveiller. Car la caféine et moi nous ne faisons pas bon ménage. Ca me rends trop active et nerveuse. «  Non je vous assure que c’est vrai. Les boissons énergisantes me réveillent mais ne me rendait pas nerveuse. Le café par contre pfff c’est à devenir folle, tellement que ca me fit bouger d’un côté à l’autre.  «  Et comme vous le savez, je viens d’une famille d’avocats fort réputés à Washington et alentours. Les Metzler. » J’allais m’asseoir sur le siège. Au moins ca me rendait moins nerveuse… Quoi qu’en fait non, j’étais trop près de lui. Pourquoi je me suis assise moi ? « Alors vu que vous ne semblez pas vouloir me donner du travail… c’est à votre tour. Qui est Archie Stenson ? » J’aurais du lui dire que je devenais souvent bien trop franche… Trop tard.

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾Si je voulais un autre café ? Non je voulais surtout trouver une idée pour l’occuper sur les dossiers.
« Non Charline, pas d’autre café, je te remercie. Je vois que tu prends déjà bien soin de moi. » Et elle n’avait pas froid, c’était parfait. Elle était parfaite en fait. Enfin, j’espérais qu’elle était aussi douée pour le travail mais je n’avais pas trop de doute là-dessus vu que c’est pour ça qu’on me l’avait conseillée à la base. J’avais déjà remarqué qu’elle était maladroite dans ce qu’elle disait. J’étais content de savoir que ce n’était pas à cause de moi. Enfin le stress de son nouvel emploi ne devait pas vraiment améliorer la situation. Je n’allais pas rebondir là-dessus. Pas besoin de la mettre encore plus mal à l’aise, ce n’était pas mon but. Elle n’arrêtait pas de me faire sourire. Tantôt parce qu’elle était tellement spontanée que ça en devenait comique et mignon, tantôt parce que j’avais vraiment envie qu’elle se sente bien ici, avec moi. C’était très important si on devait collaborer tous les deux. « Eh bien, je pense qu’on va être compatibles tous les deux ». Je pensais réellement qu’on pourrait faire du bon boulot. « D’un côté, on va se compléter et d’un autre, on se ressemble. Bref, du bon travail en perspective. » En fait je ne pouvais réellement pas m’empêcher de lui sourire. C’était dans mon caractère, je voulais toujours que les gens se sentent heureux avec moi. « Ainsi tu aimes l’art ? Quel est ton courant préféré ? Je suis un grand fan du réalisme et s’il y a bien quelque chose qui manque ici, c’est un musée. Dommage qu’on a pas pu récupérer quelques peintures.» J’avais toujours été très sensible à la peinture même si je n’avais moi-même aucun talent pour tout ça. Je dessinais moins bien qu’un enfant de 3 ans. Je ne pus m’empêcher de faire une grimace en entendant qu’elle buvait du coca aussi tôt le matin. « Je reconnais que c’est plutôt une drôle d’habitude pour le Coca. Mais euh, tu es sûre que tu n’as pas bu de café ce matin ? Parce que j’ai comme l’impression que niveau activité et nervosité tu… enfin comment dire ? Ta pression me semble assez élevée quoi. » Super Archie, bien vu, tout le contraire de ce que tu veux faire, tu vas la mettre super mal à l’aise la pauvre. « Non pas que c’est un reproche hein, j’ai bien besoin d’une boule d’énergie dans ma vie. » Enfin, elle s’asseyait. Je me posai contre le bureau juste à côté d’elle en restant debout. Sale habitude que j’avais prise de toujours être en position de force face à son interlocuteur même si ça ne servait à rien avec elle. Ce n’est pas ce que je voulais.
Vu que je ne semblais pas vouloir lui donner du travail ? Mince elle avait compris. Bon en même temps j’avoue que c’était un peu flagrant. Et voilà qu’elle m’avait prise au mot et que je devais parler de moi. Je n’étais pas très doué pour ça. Je n’aimais pas parler de moi. J’avais pris l’habitude de toujours éviter de parler de moi et de relancer la conversation en posant des questions à mon interlocuteur. Les gens adoraient parler d’eux c’était incroyable. « Que veux-tu savoir sur moi ? Je présume que tu dois savoir pas mal de choses ? Même si je ne suis pas sûr que tout ce que tu as entendu est véridique. Les gens adorent faire circuler des rumeurs à l’encontre des Lucioles, non ? Enfin je préfère que tu te fasses ta propre opinion de moi. » Il fallait quand même bien que je lui dise quelque chose. « Tu as pu remarquer que j’ai le contact facile et que je souris beaucoup. C’est un peu Noël tous les matins quand je me lève. Sauf que mes cadeaux à moi c’est de rendre les gens heureux.» Génial, elle va te prendre pour un gosse maintenant. « Mais en réalité, je ne fais pas facilement confiance aux gens. C’est à cause de certains événements du passé. Je sais que c’est difficile à croire parce que j’ai appris à savoir exactement ce que les gens veulent entendre et comment m’y prendre avec eux. » Continue et elle va partir en courant. Je sais bien que je ne peux parler de moi qu’à mes meilleurs amis. Mais Charline m’avait fait baisser ma garde tellement elle était différente. Et c’était rare. « Mais je suis sûre que je peux te faire confiance n’est-ce pas ? » Et je lui fis encore un clin d’œil pour la rassurer après mon laïus de vieux sage. « Bon et si nous nous mettions au travail ? » Je pris un dossier que je déposai devant elle puis je me mis derrière sa chaise et me penchai derrière elle pour être à sa hauteur. Un peu trop près d’elle, elle devait quasi sentir mon souffle dans son oreille. Mais c’était le seul moyen pour que je puisse tourner les pages du dossier d’où j’étais. « Comme tu me l’as proposé, tu peux toujours me faire un résumé de ce dossier-ci pour commencer. » Elle avait l’air un peu perturbé. « Charline tu es sûre que ça va ? » Probablement trop d’infos d’un coup. Ca devait être ma faute.

Compatible ? C’est quand que tu me mets la bague au doigt ? Non mais je rêve… je viens vraiment de dire ca à haute voix ? Bon souris, et fais comme ci c’était une blague débile. Haha. Une chance pour moi qu’il parle bien vite de l’art. Le réalisme ? Mouais, c’est mieux que le surréalisme c’est claire. Mais moi j’étais surtout une fan de la renaissance en particulier « La Haute Renaissance ». Michel-Ange, Leonard de Vinci, Raphaël… D’ailleurs maintenant que j’y pense, je ne me suis jamais rendu en Italie. Pourquoi est-ce que je n’ai jamais été ? J’aurais pourtant adoré me promener parmi toutes ces œuvres. Je me demande bien ce qui peut bien en rester à ce jour. Visiblement Archie avait la même pensée que moi, ce qui me fit lui lancer un doux sourire mélancolique. Oui, certaines choses étaient dommage. Fort dommage. Il y a des choses qui ne manquent pas, et puis y a certaines choses qui ne sont pas essentielles mais qui rendent tout simplement le monde un peu plus joli. Et l’art avait toujours été une manière d’exprimer des sentiments, des avis, et de créer un univers dans un univers. Ce que je trouvais toujours magnifique.                                    

Assez élevé moi ? « Ha ! Et encore vous m’avez pas encore vu chanter dans un bar à karaoké. Une fois que je suis bien lancée je ne m’arrête plus… mais ce n’est pas non plus très joli à entendre. » Disons surtout qu’après quelques margarita j’étais bien lancé pour chanter et danser n’importe quoi. Je ne tenais pas bien l’alcool alors il n’en fallait jamais beaucoup. Mais ma voix était comme un chat qu’on étranglait dans un concert de rock. Néanmoins il n’avait pas tord, j’étais nerveuse. Mais je doute fort que ma nervosité allait s’en aller dans les prochaines heures ou les prochaines jours… Mais c’était son tour maintenant à parler de lui. Et… j’en apprenais vraiment pas plus sur lui. A fur et à mesure qu’il parlait un de mes sourcils se relevait. Sérieux ? Je voyais maintenant en quoi lui, et Madame Stenson était frère et sœur. Ils savaient tous les deux parler, bien parlé. D’ailleurs bien mieux que moi. Moi j’étais pas capable de faire ce qu’il venait de faire. Parler pour parler, donnant l’impression de donnant plein d’informations tout en ne donnant rien du tout. J’ignore si j’étais la seule à entendre ca, ou si c’était du au fait que je voulais à tout prix en savoir plus sur lui, que ca me choquait. « Mmm, je vois. » Je l’observe un court instant avant d’y ajouter. « Vous n’aimez pas parler de vous, c’est assez clair. » Il aurait pu dire qu’il aimait le steak avec des frites. Bref des conneries mais au lieu de ca il avait préféré me sortir un discours digne d’un chef d’état. Je veux rendre les gens heureux mais je me méfie d’eux. C’était au fond ca le résumé qu’il venait de me faire non ? Et bien que j’étais très curieux ce qui avait bien pu passer dans son passé je me tus, et je me concentra sur le dossier.

Ah non, mais ça n’allait pas aller ! Si il restait aussi près de moi, c’est sure que ce n’était pas uniquement ma voix qui allait dire des conneries. Il risquait d’y avoir d’autres parties de mon corps qui n’allait plus savoir se contrôler. Je ravale ma salive. Et hoche faiblement la tête quand il me demande si ca allait. « Oui, oui… je trouve simplement qu’il fait très chaud ici. » Je me levais, je ne me faisais vraiment pas confiance autour de lui. Dossier dans la main, j’allais ouvrir une fenêtre. « Un peu d’air frais, ça vous dérange pas ? » Et me postant contre le mur, sentant l’air froid sur ma peau, j’ouvris le dossier. Tiens d’ici j’étais assez éloigné de lui, j’avais le vent froid qui refroidissait mes pensées… oui, d’ici je pouvais peut-être travailler. Fallait peut-être que je lui demande de me construire une terrasse et de mettre mon bureau là.

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾La blague de Charline me fit réfléchir. En réalité, je n’avais jamais réellement pensé à ma marier. Majoritairement parce que j’étais déjà assez bien entouré avec mes meilleurs amis. Je n’avais pas besoin de plus. Ou alors c’était parce que je n’avais jamais rencontré la bonne personne. Difficile à dire en réalité. Ce n’est qu’après que je me rendis compte qu’elle m’avait tutoyé… et que ça ne m’avait pas dérangé tant que ça. Je décidai de ne pas trop y penser pour le moment.
Et de mieux en mieux, elle était cultivée. « Tu as l’air d’autant t’y connaître en peinture qu’en films et en musique. Et tu as l’air d’avoir hérité des bons goûts de ta mère. » J’essayais de l’imaginer chanter. Dans un bar à karaoké. Ca aussi ça manquait, un vrai bon vieux bar à karaoké. En réalité il y avait bien le bar de striptease mais ce n’était sans aucun doute pas la même chose.  Je ne savais même pas s’ils y passaient des chansons en mode karaoké, je n’y avais jamais mis les pieds. Je sentais déjà les rumeurs venir du style Archie Stenson en manque de sexe ou une autre bêtise du genre. J’avais une réputation à tenir. Et pas besoin de ce genre d’endroit de toute manière. « On ne peut pas être doués dans tout. Je suis sûr que tu excelles dans un tas d’autres domaines ! »
Concernant la réponse que je lui avais fournie sur moi-même, elle n’avait pas l’air très heureuse. J’en conviens, je l’avais jouée un peu trop à la diplomate sur ce coup-là. Fallait que je me rattrape.  « Bon et puisque mademoiselle Metzler aime manger de la nourriture malsaine, je présume qu’elle ne cuisine pas non plus ? » Je marquai un arrêt pour lui lancer un nouveau sourire un peu ironique cette fois puis repris d’un air plus distant: « Je cuisine. Tu voulais savoir qui était Archie Stenson non ? Et bien je cuisine et je fais du sport. C’est les deux seuls trucs qui me calment. Depuis euh, ben depuis de nombreuses année. Ca me permet de me vider l’esprit et de ne pas stresser tout le temps pour ceux que j’aime. » J’étais vulnérable, je n’aimais pas ça. J’avais l’impression d’être un enfant qui venait de commettre une bêtise et qui devait se confesser. Je savais que c’était totalement ridicule mais il m’avait vraiment fallu beaucoup de bonne volonté pour me confier ainsi. Bon Archie, temps de reprendre les commandes. « Tu fais du sport ? On pourrait aller courir ensemble une fois… C’est toujours plus sympa de se dépenser à deux. » En réalité, j’adorais courir tout seul à mon propre rythme, saluer les citoyens, observer notre belle ville, ce que nous avions accompli. C’était un réel moment de bonheur pour moi. Mais j’aimais aussi courir avec quelqu’un et discuter. Et puis il y avait des jours où je n’avais pas trop le moral même si c’était rare. Et ces jours-là, j’avais besoin de réconfort, je n’avais pas envie de rester seul à me lamenter sur mon sort. Je me confiais souvent à Kate ou Hayley car elles avaient toujours le mot qu’il fallait pour me réconforter. Et puis, en général, même pas besoin de parler, elles me connaissaient mieux que quiconque. Hayley savait toujours exactement comment j’allais rien qu’en croisant mon regard.
Et voilà maintenant que Charline avait trop chaud. Pourtant, j’avais l’impression qu’il faisait bon ici. Enfin rien n’avait changé depuis tout à l’heure quoi. Je haussai les épaules. « Non non, je t’en prie, ouvre-la fenêtre si tu as besoin d’un peu d’air. Surtout, ne tombe pas dans les pommes. Je ne suis pas très doué pour réanimer les gens. » je lui dis en rigolant. « Je peux t’apporter quelque chose à boire ou à manger ? Enfin si jamais tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas. » J’ouvris l’armoire qui se trouvait à côté du fauteuil. « Même un verre de whisky, si tu veux. Du 20 ans d’âge. » Je voulais à nouveau la faire rire pour être sûre qu’elle allait bien, surtout. J’étais moi-même le spécialiste pour dire que j’allais bien quand ce n’était pas du tout le cas.

Les bons goûts de ma mère ?  « Ah ! Ca se voit que vous ne l’avez pas connu… » Quoi qu’au fond je suis quasi sure qu’elle aurait été charmante avec lui. Après tout il avait un poste de pouvoir, il était beau et les Stenson était de bonne famille alors oui, ca aurait toute suite plu à ma mère… Chance qu’elle n’était plus de ce monde, car ca m’aurait tué de devoir lui donner pour une fois raison. Il ne disait rien sur ma petite blague totalement déplacée. Mais je pense qu’avec le temps il allait peut-être se faire à mon humour hors-norme. Humour qui était pas réellement mon humour mais bon ce n’est qu’un détail. Tant qu’il ne se rendait pas compte de mes sentiments… car je pense que je mourais sur place si jamais ce n’était pas partagé. En plus il devenait de plus en plus parfait. Moi qui disait que c’était stupide d’avoir un crush sans réellement le connaître… bah le fait d’apprendre à le connaître mieux, ca n’aidait pas vraiment. Il cuisine… et il fait du sport. Bon vu son physique je m’étais un peu doué qu’il en faisait. « Non, la seule fois ou j’ai du cuisiner c’était à l’époque de l’unif, et j’étais ravie de découvrir les plats surgelés. » J’avais trop la tête ailleurs pour pouvoir me concentrer sur une recette. Laisser mijoter pendant 10 minutes. Oui bah pendant ces dix minutes là je m’occupais ailleurs ou je rêvais et les 10 minutes devenaient vite vingt voir même trente minutes, jusqu’à ce qu’une odeur vienne me rappeler vaguement le plat. Oui, non ce n’était pas vraiment fait pour moi la cuisine. Et le sport… Bah je n’étais sûrement pas à son niveau. Pourquoi fallait-il qu’il m’invite à courir avec lui ? Est-ce qu’il ne savait pas trouver une activité moins… fatigante ? La dernière fois que j’ai couru, c’était pour ma vie et j’avais une meute de zombies à mes trousses. Je suis sure que j’étais très athlétique à cet instant. Mais je doutais fortement pouvoir le refaire. Mais comment refuser de passer du moment avec lui ? Même si j’allais sûrement être toute rouge, remplit de transpiration et que ca allait être loin d’être sexy… pour ma fierté je devrais dire non. Mais arf… j’en avais pas quand il s’agissait d’Archie. « Euh oui pourquoi pas. Mais je ne suis pas sure que j’ai le même rythme que vous. »

Et puis bah il était tout simplement trop prêt. Mon coeur battait trop vite, mon sang devenait trop chaud, fallait que je saute de le fenetre. Bon d’accord non, faut pas que j’exagere. Mais l’ouvrir était déjà un bon point. Au moins l’air froid me faisait du bien. Et puis l’espace créé entre lui et moi, cela aidait à retrouver ma stabilité pour pouvoir ouvrir le dossier qu’il m’avait donné. Je leve mon regard  un court instant pour regarder Archie. « C’est à moi de vous apporter de la nourriture ou de quoi se rafraichir, Monsieur Stenson. Non l’inverse. » Je souris avant de replonger à nouveau dans le dossier, jusqu’à ce qu’il me parle de whisky ? Obligé, je lève à nouveau mon regard vers lui. Ah il avait donc des cachettes secrètes pour l’alcool. « Bien que je n’ai aucun doute que plein de gens se battraient pour avoir une seule goutte de cet alcool. Je décline votre offre. Un peu trop tôt pour boire et puis si jamais mon patron me voyait… «  Bon allé assez sourire. Focalise toi sur le dossier, c’est après tout pour cela qu’il t’a embouché.

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾Alors j’avais vu juste, elle ne cuisinait pas. «Oui, ça remonte en effet. Et bien il va falloir remédier à ça. Ne t’inquiète pas, je ne t’obligerai pas à cuisiner. Mais par contre, ça me dirait bien de te préparer deux trois trucs un de ces jours. Je ne sais pas comment tu fais pour manger tout le temps des trucs tout prêts. Tu es plus sucrée ou salée ? » Un corps sain dans un esprit sain. Oui, pour moi, une bonne alimentation et le sport étaient nécessaires. Attention, il m’arrivait bien sûr comme tout le monde de manger des trucs malsains. Mais ce n’était pas dans mes habitudes. De toute façon apporter à manger à Charline ne changerait pas grand-chose vu que j’avais pris l’habitude de cuisiner pour mes meilleurs amis aussi donc une bouche de plus ou de moins à nourrir, je n’étais plus à ça près. Par ailleurs, elle faisait quand même du sport. Et oui, on pourrait aller courir ensemble. « Super ! On ira au rythme que tu veux, ne t’en fais pas. C’est pas tous les jours que je vais courir en charmante compagnie. Donc je pourrai m’adapter à n’importe quel rythme. » Le problème avec Charlie… ah super, j’étais déjà passé aux surnoms maintenant … Donc le problème avec Charline, enfin techniquement ce n’était pas un problème, mais ce que je ne parvenais pas à comprendre, c’est que je n’avais pas vraiment envie qu’il y ait de hiérarchie entre nous. Et j’avais envie qu’elle m’apprécie pour qui je suis réellement. Elle n’était pas comme toutes ces pimbêches qui faisaient mine de s’intéresser à moi pour mon argent ou pour mon avoir du pouvoir à Esperanza. C’était aussi pour ça que je n’arrivais pas à me lier. C’était comme si les gens s’intéressaient toujours pas intérêt. Mais avec Charline… c’était différent. Ou alors elle était vraiment très bonne comédienne. Encore une fois, j’aurais tellement voulu que Hayley soit là. Elle savait toujours décrypter les gens et mettre au jour leurs réelles intentions. Sa remarque selon laquelle c'est elle qui devait faire des mes désirs une réalité et pas l'inverse me fit tiquer.
« Mais vous allez vite vous rendre compte que je peux être un réel gentleman, mademoiselle Metzler. Et que je suis toujours prêt pour aider une damoiselle en détresse. » Je lui adressai encore un large sourire. Puis je redevins plus sérieux. « Non mais sérieusement, Charlie, je ne t’ai pas engagée pour être à mon service hein. Enfin, ce que je veux dire, c’est que je me doute qu’avec tes qualifications, tu pourrais obtenir autre chose.  D’ailleurs, je ne sais même pas pourquoi on t’avait embauchée aux archives. Une véritable erreur selon moi, vu ton potentiel. Après, ne te méprends pas, j’adore tes intentions, genre le café. Mais ne te sens pas obligée quoi. Je t’ai engagée comme assistante personnelle, pas comme secrétaire. Et je peux voir que j’ai beaucoup de chance de t’avoir. Je voulais quand même que tu le saches. » Un peu trop ? « Je te dis tout ça pour qu’on parte sur de bonnes bases. » Non, honnêtement, je n’étais pas trop sûr de savoir pourquoi je lui disais tout ça. À moins que j’avais vraiment envie que cette collaboration marche entre nous ? Je marchais un peu à l’aveugle sur ce coup-là vu que j’avais toujours dû me débrouiller tout seul jusqu’ici. Et ça ne me ressemblait tellement pas de m'ouvrir ainsi. « Par ailleurs, je dois reconnaître que votre patron ne peut qu’admirer votre sérieux. Vous êtes bien raisonnable.» Au moins, elle avait l’air de reprendre un peu de couleurs, c’était déjà ça. « Si tu veux, tu peux prendre ma place sur le bureau. Tu seras mieux installée. Et ne te tracasse pas pour moi, je vais m’asseoir en face de toi pour te laisser un peu d’espace. Et veiller à ce que tu ne tombes pas dans les pommes pas la même occasion. » Oui, elle serait bien assise dans ma chaise de bureau. Encore une petite merveille de la technologie, du sur mesure qui pouvait même se transformer en siège chauffant. Il fallait bien ça pour mon pièce préférée et le temps que j’y passais.

Me préparer des trucs ? Genre dans le sens de cuisiner pour moi ? Pouvait-il toucher encore plus à la perfection ? Et comment est-ce que j’étais censé faire pour ne pas fondre ? Il était simplement parfait. Je ne me rendais pas compte que j’étais entrain de le dévisager pendant des longues minutes. « Oh euh désolé, ça me fait bizarre. Personne ne m’a jamais offert de cuisiner pour moi.. vous devez vraiment aimer faire ça, pour faire cela pour moi. «  Est-ce qu’il m’avait pas posé une question ? Je me refis la scène dans ma tête. Ah oui… mes goûts. «  Euh peu importe. Fais comme bon vous semble. Surprenez-moi. » Je souris. Mais j’avais encore du mal à y croire. IL venait vraiment de faire ca ? Non seulement il voulait cuisiner pour moi, mais maintenant il souhaitait passer des journées en dehors du travail avec moi ? Bon certes c’était pour aller courir mais c’était quand même passer du temps avec lui en dehors du boulot. C’était trop beau pour être vrai non ? Il était trop beau pour être vrai ? Ca cachait quoi ? Car je ne croyait pas au contes de fées. Oh certes j’ai toujours adoré cendrillon, et comme la majorité des petites filles j’ose trouver un jour un homme avec qui je pourrais passer le restant de ma vie, mon propre prince charmant. Mais est-ce que ça pouvait réellement être si facile ? Moi je tombe sur lui, lui il tombe sur moi et Tadaam ? Faut peut-être que j’arrête simplement d’y réfléchir… Mon cerveau est souvent mon pire ennemi dans ce genre de situations… enfin en deuxième place. Première place reste ma langue bien sure.

Mes qualifications ? J’hausse les épaules. « J’ai certes des qualités, mais la plupart des gens s’arrêtent au fait que je n’ai pas terminé réellement le droit, vu qu’il est obligatoire de faire trois années de stage. Donc je présume que dans l’optique de certaines personnes je suis novice. » Bien que j’avais pour habitude de débattre avec ma mère sur ses affaires. Pour moi une épine dans le pied, mais c’était un des rares moments ou on parlait elle et moi. Même si je devais toujours jouer son adversaire et que je perdais à tout les coups. Qu’on me mette aux archives ne m’avait pas vraiment surprit. Ça ne m’aurait pas réellement déplu si il n’y avait pas autant de poussière et que j’y étais allergique. Avoir de la chance de m’avoir… Air frais air frais sinon j’allais devenir de la mousse au chocolat sous très peu de temps. Prendre son bureau ? M’asseoir là ou ses belles fesses parfaitement musclés s’étaient installés ? Je secoue la tête. « Oh non, non. Il ne faut pas. C’est votre bureau. Je ne vais pas prendre votre place. Il est hors de question. » Qu’est-ce qu’il pouvait bien voir en me regardant ? Une demoiselle en détresse ? Comme il l’avait dit plus tôt ? Sauf que pour me sortir de mes angoisses il fallait que le prince charmant pose ses lèvres sur moi… Et au fin de compte je pense que ca me ferait encore plus stresser, donc pas sure que ca soit la solution non plus… Arg. Pourquoi est-ce que j’étais si compliqué ? Pourquoi les femmes étaient si complexes ? J’étais sure que c’est plus facile pour les hommes, je me demande même si ils se posent toutes les questions qu’on a tendance à se poser. Oui, on réfléchit surement bien de trop. « non non, c’est gentil. Mais dans un premier temps je vais rester debout près de la fenêtre, et quand j’aurais prit assez d’air frais, je viendrais m’installer en face de vous. Ne vous en faites pas pour moi. »

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾ Il fallait bien que quelqu’un s’occupe un peu d’elle si elle n’avait personne d’autre.  « Ben tu prends bien soin de moi, à commencer par le merveilleux café de ce matin. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas faire de même. » Elle recommençait à me dévisager. Elle devait probablement penser que j’étais totalement fou, que j’étais un pauvre type qui n’a rien de mieux à faire de sa vie que de lui proposer de cuisiner pour elle alors qu’elle se contente très bien de ses plats surgelés. Tant pis… « C’est d’accord, je ferai ça très bientôt et j’espère que ce sera une bonne surprise. Tu sais quoi, et si on pimentait un peu les choses ? Si tu es étonnamment surprise, je peux te demander quelque chose, n’importe quoi. Et si jamais au contraire, je n’aurai pas réussi à te surprendre, c’est toi qui pourra me demander quelque chose, n’importe quoi. Que ce soit une question ou bien quelque chose à faire. Mais faudra que tu sois honnête hein. Enfin, je ne doute pas que tu seras impartiale. Ca te dit ? »
C’était venu tout seul, juste pour que ce soit plus fun et qu’elle comprenne que je n’étais pas un boss comme tout le monde, mais aussi que j’étais un joueur. Et un bon perdant même si malgré tout, j’espérais quand même ne pas perdre. Qu’allais-je bien pouvoir lui demander ? Je n’en avais aucune idée. J’avais lancé ça comme ça mais je n’y avais pas vraiment réfléchi concrètement. Probablement pas une question en tout cas. C’était beaucoup plus drôle si je lui donnais une sorte de gage. Bon joueur, oui, mais redoutable aussi ! « Mais tu as le temps de réfléchir hein, je me doute que tu ne sais pas là tout de suite ce que tu voudrais savoir sur moi ou ce que tu veux de moi tout court. On va dire que seul le gagnant devra révéler ce qu’il a en tête. » Oui comme ça j’avais encore le temps de me creuser la tête. Déjà que j’allais devoir sortir le grand jeu pour l’étonner positivement. Quoique, si elle mangeait vraiment autant de plats tout préparés qu’elle le prétendait, ça n’allait pas être trop difficile de la surprendre. « Mmmm,novice, peut-être oui. Mais pas à mes yeux. J’aimerais bien te voir plaider… »  Ouais, ben si, je me tracassais. Je n’étais toujours pas totalement convaincu que je ne devais pas m’en faire pour elle. Mais de toute façon, j’allais garder un œil sur elle. « Tu sais quoi ? Laisse tomber le dossier pour le moment, je vais te montrer quelque chose. Suis-moi. » Je m’étais aménagé un genre de jardin secret. Un endroit où j’adorais aller. En espérant qu’elle n’avait pas le vertige… Bon du coup, escalier ou ascenseur ? Je prenais toujours l’escalier mais ça faisait beaucoup de marches et si elle avait besoin d’air, elle n’allait sûrement pas se sentir mieux après toutes ces volées d’escalier. Ascenseur du coup. Je sortis du bureau et attendis qu’elle me suive « Tu peux laisser la fenêtre entrouverte… » Ensuite, je fermai la porte à clé derrière moi. C’était aussi une habitude que j’avais prise, j’avais trop peur que quelqu’un rentre dans mon bureau en mon absence. Et puis question de sécurité aussi, la vie privée de tous les citoyens d’Esperanza y était consignée.
Même pas besoin d’attendre l’ascenseur, il était déjà là. Plus qu’à appuyer sur le bouton du dernier étage et passer mon badge pour valider ma demande. Le dernier étage n’était en réalité accessible qu’aux Lucioles et il fallait donc prouver notre identité à l’aide du fameux badge. Le petit bouton vert s’était allumé, c'était ok. Ce ne serait pas la journée la plus productive de sa vie niveau travail mais au moins, elle ne serait quand même pas venue pour rien et elle aura découvert quelques secrets d’Archie Stenson. Je n'étais pas très très à l'aise. J’avais toujours détesté les ascenseurs. Déjà, j’avais peur de rester bloquer et en plus, je trouvais qu’on était trop près les uns des autres et que c’était gênant de ne pas savoir quoi se dire. Trop court pour commencer une vraie conversation mais obligation de se saluer et de poser des questions à l’autre. Enfin ici, pas ce souci avec Charline. En espérant qu’aucun employé ne se joindrait à nous sinon, j’allais regretter de ne pas avoir pris l’escalier…

Mon sourcil droit se lève légèrement, il voulait quoi ? Jouer à un jeu ? Je pouvais demander n’importe quoi de lui si je gagnais et inversement ? Bah de toute manière de mon côté je n’avais pas grand-chose à perdre. Qu’est-ce qu’il pourrait bien me demander que j’aurais refusé ? Par contre de son côté il risquait bien plus gros non ? « Mmm, d’accord. Défis accepté. » Je lui tendis la main, et une fois qu’il avait fini par me relacher la main j’y ajoutais avec un petite sourire. « Au faite… les Metzler ont toujours eu une cuisinière à domicile… Question de jouer le jeu honnêtement. » Bah quoi ? Ce n’est pas parce que j’ai dit que pendant mes études et pour le moment je mangeais tout et n’importe quoi qu’avant tout cela je ne mangeais pas des repas équilibrés. Mais personnellement les repas de la cuisinière avec des haricots et des petits pois ou encore des coeurs artichaut avec une vinaigrette… Nan je préférais un bon grand hamburger frites. Mais chacun ses gouts n’est-ce pas. Alors on va attendre ce que le chef Stenson allait préparer. « Si vous aimez tant la cuisine, vous n’avez jamais envisagé d’en faire votre métier ? » Nous voilà sur sujet de mon métier, je hoche les épaules. « Oh je sais pas. Cela ne m’a jamais réellement intéresse plus que ca. » Certes j’avais peut-être un don, mais au fond je suis persuadé que mon don est plutôt celui de bien savoir mémoriser. Alors des livres de droit ou d’autres livres, ca aurait quand même fonctionné.

Me montrer quelque chose ? « Eu… d’accord. » On allait ou là ? Je fermais donc à moitié la fenetre comme il m’avait demandé. Je devais prendre stylo et papier avec ? Arf… t’es bête Charlie, t’as jamais besoin d’écrire quoi ce soit pour mémoriser… Juste juste. Suis-je bête. Je le suivais sans rien dire, même si je me demandais bien ce qu’il voulait me montrer. Je connaissais déjà les lieux. Enfin le rez-de-chaussée quoi. Les autres étages étaient accès interdit pour moi. Et pourtant… on prenait l’ascenseur. Euh… Je tournais mon regard vers lui. « Nous allons ou ? » Je n’étais pas sure que je voulais vraiment voir les scientifiques. J’avais vu assez de zombies et de virus pour toute une vie. Alors m’infiltrer dans la section de l’ESU… nope pas vraiment pour moi. Enfin note que je n’avais pas vraiment le choix. Si il voulait que je vois quelque chose là-bas il le fallait hein. Mais l’ascenseur continuait à monter… Paraîtrait que les lucioles vivaient au top. C’est là qu’il m’amenait ? Chez lui ? Et me revoilà légèrement nerveuse. Je jouait avec mes mains car je ne savais pas quoi faire d’autre. Une chose était sure, j’avais intérêt de rester près de lui et de ne pas me perdre, car théoriquement je n’étais pas censé avoir accès à tout ca, alors oui, fallait rester près du guide, car j’avais pas envie de me retrouver à la bastille parce que je me serais perdu ou il ne fallait pas.

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾ Parfait, elle avait dit oui et j’allais bientôt pouvoir savourer ma victoire. En plus, elle prenait ça très au sérieux et elle me serrait même la main. Non mais elle avait envie de perdre en fait ? Il ne fallut pas longtemps avant que je déchante cependant. Comment ça les Metzler ont toujours eu une cuisinière à domicile ? Et comment ça je n’avais même pas pensé à cette éventualité ? « Alors comme ça je vais devoir redoubler d’efforts pour te surprendre. Et tu ne pensais pas que c’était un détail important à me préciser avant ? » lui dis-je en lui rendant son sourire amusé. « Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. » Apparemment je n’étais pas le seul joueur. Ce soir, dès que je rentrais, je me mettrais à réfléchir à ce que j’allais préparer. Et il fallait que je teste avant aussi. Ca devait être vraiment parfait. Heureusement que j’allais pouvoir demander à mes amis de goûter et de me donner leur avis. « Attends avant de dire ça, tu n’as pas encore goûté mes plats. S’ils sont mauvais, tu comprendras pourquoi je n’en ai pas fait mon métier. Non, honnêtement, je n’y ai jamais pensé. J’ai toujours considéré cette activité comme une passion et un moyen de réduire mon stress, mais c’est tout. D’autant plus que je ne saurais pas travailler dans une cuisine. Pas assez calme et les horaires ne correspondent pas à mon mode de vie. » J’avais beau travailler euh quasi tout le temps, j’aimais quand même avoir mes petites soirées calmes chez moi. Je ne saurais pas travailler tous les soirs jusqu’à des heures impossibles.

Évidemment, Charline m’avait suivie jusqu’à dans l’ascenseur comme je lui avais demandé. Enfin elle avait quand même l’air de se poser pas mal de questions. Je ne pris pas la peine de répondre à sa question tout de suite, je voulais garder la surprise. «La patience est une vertu mademoiselle Metzler. » et je lui fis un nouveau clin d’œil. Les portes s’ouvrirent et je me doutais bien qu’elle allait encore plus se poser des questions parce qu’en fait, il n’y avait rien à voir. Enfin juste un petit hall quoi. Ce n’était pas ça que je voulais qu’elle voit. « Encore quelques marches et nous y sommes. » Je connaissais ce chemin par cœur, je savais qu’il ne nous restait plus que 10 marches, puis que je devais entrer un code secret sur un boîtier avant de pousser la lourde porte coupe-feu pour arriver où je voulais l’emmener. Ce que je fis. Enfin pas tout à fait, je me retournai juste avant d’ouvrir la porte. « Ferme les yeux » Je voyais qu’elle doutait. « Vas-y fais-moi confiance, tu ne seras pas déçue. Enfin sauf si tu as le vertige. »
Je la pris par la main, la guida pour monter les dernières marches et puis ouvrit la porte. Il n’y avait pas trop de vent aujourd’hui, c’était encore mieux. « N’ouvre pas les yeux hein. » Je lâchai sa main pour me mettre derrière elle et continuer à la guider à l’aide de mes deux mains sur ses épaules. « Voilà, il suffit que tu avances, on y est presque. Je parie que tu ne t’attendais pas à ça pour ton premier jour de travail. Et en réalité, je ne m’attendais pas non plus à ce que la journée se déroule ainsi. » Je me mis un peu devant elle pour observer sa réaction avant de lui lancer « C’est bon, tu peux ouvrir les yeux. » Dans notre appartement, nous n’avions pas de jardin et ça me manquait. Du coup, je m’étais arrangée pour faire une sorte de jardin sur le toit. J’avais déjà installé une genre de serre qui servait surtout de cabane. A l’intérieur, il y avait une balancelle pour deux personnes et puis quelques fleurs aussi. Mais le mieux, c’était la vue à couper le souffle. D’ici, par beau temps comme aujourd’hui, on voyait quasi toute la ville. « Bienvenue au point le plus haut d’Esperanza. Et là où je viens pour me changer les idées et prendre un peu l’air quand je n’ai pas envie d’être dérangé. C’est encore plus beau le soir et qu’on peut observer le ciel étoilé… Tu vois ta maison ?» Je n’avais vraiment pas envie de travailler en fait aujourd’hui. C’était tellement rare. Était-ce l’effet Charline Metzler?

« Ce n’est pas moi qui suis venu avec une proposition de cuisiner et de tenter de me surprendre. Avant de faire une quelconque proposition, il faut être sure d’avoir tous les éléments en tête, Monsieur Stenson. » Et puis c’était quoi ce délire de vouloir me surprendre ? Mais j’avoue que c’était inattendu et rien que pour cela il avait déjà un point d’avance. Je sentis que je commencais doucement à me sentir à mon aise auprès de lui. Mais je ne sois pas sure que ca soit une bonne idée. Baisser ma garde serait comme ouvrir la porte vers mes pensées. Et nous savons tous que mes pensées pouvaient parfois de loin dépasser certaines limites. Mais alors que je cru que je commençais à me détendre, nous nous trouvions dans un ascenseur vers je ne sais pas ou. Et je sentais la nervosité reprendre le dessus. Pourquoi est-ce qu’on ne travaillait pas ? Pourquoi on parlait de cuisine, de jogging et pourquoi on montait dans la tour ? Est-ce que c’était un bon signe. Sceptique je l’observe alors qu’il me demande de fermer les yeux et de lui faire confiance ? « Mmm comment est-ce que vous faites pour citer la bête ainsi qu’Aladin dans la même phrase ? » Bon telle que La Belle je ferme les yeux. Je suis certaine pourtant que ce n’est pas une bibliothèque qu’il allait me montrer. Car je sentis le vent me caresser le visage, alors que je sentis en même temps mon corps se crisper rien qu’à son toucher. J’allais peut-être avoir droit à un tapis volant ? Il pouvait même me pousser du toit que je mourais heureuse rien que d’avoir senti une deuxième fois ses mains sur mon corps. Ne pas tomber, ne pas trébucher. Car même avec Archie qui me guidait, j’étais encore capable de trébucher sur mes propres pieds.

Finalement je pu ouvrir les yeux, et ce que je voyais me coupa le souffle. Jamais plus j’aurais cru voir un tel paysage. Je ne disais rien, je fis quelques pas me rapprochant du bord afin d’examiner la vue. C’était donc ca, être le roi du monde ? Je pouvais même voir au-delà des murs. Ma maison ? Quel importance, on pouvait voir tellement de choses d’ici. « Oh oui, je dois bien m’imaginer que la nuit ca doit être merveilleux. Merveilleux mais… lugubre aussi quand on est seul à observer les lumières d’en bas qui s’éteignent suite au coup de feu... » J’essayais de me l’imaginer. Archie… Debout à observer sa ville. Est-ce qu’il n’y avait pas un dicton qui disait qu’on était seul au sommet ? Mon regard allait finalement vers Archie. Décidément il avait bien plus qu’un seul tour dans son sac. « C’est magnifique » J’osais m’approcher cette fois-ci de la serre, observant la balançoire avec les fleurs.  « Il y a donc encore un peu de magie qui existe dans ce monde... » Même si j’avais mit Archie sur un pied détale je dois avouer que je n’aurais jamais cru qu’il avait un jardin secret au sommet de la tour. Encore moins qu’il allait m’y amener. Ma main passait doucement sur la balançoire avant que mon regard cherche le sien. « Pourquoi m’avoir amené ici, Monsieur Stenson ? »

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾ Comment arrivait-elle pour me faire aussi facilement confiance ? C’était un concept avec lequel je n’étais pas familier. Je lui demandais pourtant de s’abandonner à moi alors que j’aurais été bien incapable d’en faire autant. J’aimais son insouciance, dans le sens positif du terme. De plus, elle arrivait à me faire tout oublier : le travail, le passé, les soucis, le stress, … Sur ce toit, j’avais tellement l’impression d’être dans un autre monde.
Disney ? Ouais, je ne ressemblais pas vraiment à la Bête mais en tout cas, elle pourrait très bien être ma Belle. Mais qu’est-ce qui me prenait sérieusement de penser ainsi ? J’étais tombé sur la tête ? Elle avait mis quelque chose dans mon café ? Il devait y avoir une raison parce que ce n’était pas normal. Je me posais quand même une question « Tu crois aux contes de fées et aux happy ever after ? » J’étais ravi de la réaction de Charline lorsqu’elle ouvrit les yeux. Je pense que ses yeux devaient pétiller presque autant que les miens. J’avais bien fait de lui montrer cet endroit. J’avais eu quelques doutes parce que je ne montais pas ici avec n’importe qui et je venais à peine de la rencontrer. Et puis tout était si professionnel. Non pas que je voulais plus. Si ? Je voulais plus ? C’était beaucoup trop compliqué. C’était la deuxième fois que je la voyais. Je n’étais pas le genre de personne qui croyait au coup de foudre, je n’étais pas le genre de gars à faire des choses irrationnelles ni à céder ma confiance facilement donc finalement il se passait quoi ? Cesse de réfléchir Archie ! C’est bien toi ça. Je me promis de profiter du moment, profiter d’aujourd’hui, profiter de ce moment de bonheur. Peu importe les causes. J'étais heureux, c'est tout ce qui comptait «Seul, oui, ce n’est pas toujours facile de veiller sur Esperanza mais heureusement j’ai mes meilleurs amis avec moi. On y serait jamais arrivés l’un sans l’autre. Quant au côté lugubre, c’est vrai qu’au début c’était un peu déroutant mais maintenant, je m’y suis habitué. » Ca me fit rire qu’elle parle de magie. Si je n’avais pas été empoisonné par le café, la fée m’avait peut-être jeté un sort. Mais n’importe quoi. Je perdais la tête en plus de ça maintenant. Et en plus, elle se demandait pourquoi je l’avais emmenée ici. Ce qui était tout à fait compréhensible. Sauf que je n’en avais aucune idée moi-même. « Euh tu avais besoin d’air non ? Donc c’est quand même mieux ici que par la fenêtre de mon bureau… » Plausible, c’était pas mal. « Tu peux t’asseoir si tu veux. Je te propose qu’on discute encore un peu ici et puis tu pourras rentrer pour aujourd'hui. On n’a pas beaucoup travaillés, certes, mais je pense que tu as déjà pas mal appris en une journée. Tu dois avoir compris comment je fonctionne, et compris aussi que je ne suis pas un patron comme tout le monde. C’était important pour moi que tu le saches pour qu’on collabore efficacement par la suite. » En fait, on avait carrément rien fait dans les dossiers. Mais j’étais persuadé que si on s’entendait bien et qu’elle comprenait comment je fonctionnais, on avancerait plus vite par la suite et on serait encore plus efficaces tous les deux. « Dis-moi, tu es toujours aussi…” Je cherchais mes mots, je ne savais pas bien comment la qualifier, mon cerveau tournait rapidement pour essayer de trouver quelque chose. Aussi gentille, aussi conciliante, aussi drôle, aussi sincère? « aussi euh rayonnante ? Enfin de bonne humeur, je veux dire ? Ou alors c’est peut-être toujours les effets du Coca ?» Je l’avais retenue, celle-là… et pas près de l’oublier de si tôt.

Si je croyais au contes de fée… Je ne savais pas. Je n’avais pas vraiment connu beaucoup de déceptions dans ma vie pour dire que j’effaçais l’idée que les happy ends ne puissent pas exister. «  A vrai dire je ne sais pas trop. Je laisse la possibilité au fait que cela puisse exister.  Mais cela reste à voir si dans le monde actuel ce genre de choses puisse encore exister. » Et puis c’est toujours beau non ? Peu importe que cela puisse exister ou pas. « Vous ? » Je finis par retourner mon regard vers la superbe vue. Je me demandais quand même si le soir c’était magique ou si le fait de savoir qu’il y avait des morts-vivants au porte de la vue, ne rendait pas la chose plus lugubre. C’était une réelle peur de savoir qu’ils pouvaient finir par passer les murs. C’est sûrement pour cela que je fermais toujours tout à double tour. Je n’avais pas peur des criminels, non, plutôt du fait qu’on ne sait jamais… Pas envie de me réveiller et d’avoir la tête d’un cadavre au dessus de moi. Je frisonne rien qu’à l’idée.

Je finis néanmoins par sourire lorsqu’il me disait qu’il n’était pas un patron comme un autre. Bien sure que non. Il n’avait rien de « normal ». C’était déjà difficile pour moi d’être dans sa présence tout en contrôlant toutes mes pulsions de folle amoureuse. «  Je peux reprendre le dossier avec moi chez moi ? A moins que vous préférez que les dossiers restent dans le bâtiment ? » Après tout je présume que ce sont des dossiers confidentiels, et j’ignorais si les amener chez moi étaient autorisés ou pas. « Oui, j’ai bien comprit. Mais pour pouvoir travailler ensemble, il faudrait que vous apprenez très bientôt à déléguer du travail soit à trouver des choses à me faire faire... » Je n’avais pas été dupe non plus. Cela se voyait bien qu’il n’avait pas su par ou commencer. Je ris doucement. Moi rayonnante ? « Rayonnante ? Vous êtes bien la première personne à me qualifier ainsi. Généralement les gens me trouve trop bavarde, trop curieuse. » Mais rayonnante non pas spécialement. « Non le coca m’empêche de devenir grincheuse. » Je souris , disons que pour moi le coca avait le même effet que le café pour certaines personnes. Il ne fallait pas m’adresser la parole avant que j’ai bu mon coca du matin.

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾ Non, les contes de fées, je n’y croyais absolument pas. J’avais trop souffert par le passé pour croire que quelque chose de beau et de magique pouvait arriver. Pas spécialement dans mes relations amoureuses mais surtout à cause de l’Événement. Tout ce qui relevait du bonheur était totalement éphémère selon moi, d’où mon désir encore plus intense de profiter de ce moment en particulier.  Mais bon je ne pouvais pas lui répondre ça. « J’aimerais y croire. Mais j’ai l’habitude de ne croire que ce que je vois. Je suis un peu trop rationnel parfois. Qui sait ? Peut-être qu’un jour, quelqu’un parviendra à me faire changer d’avis… » Je n’y croyais pas, mais je l’espérais. J’avais envie d’y croire. Et au fond, même si je n’aimais pas l’admettre, j’étais un grand romantique dans l’âme. Je rêvais de rencontrer quelqu’un avec qui je passerais le reste de ma vie. J’avais toujours eu énormément d’amour à partager. Et beaucoup d’inquiétudes aussi. L’inquiétude, c’était le pire, mais il fallait bien y passer. J’étais tellement inquiet pour ceux que j’aimais. Trop. C’était toujours eux avant moi, leurs besoins avant les miens, leur vie avant la mienne. Heureusement que j’avais énormément de mal à faire confiance car si je m’attachais autant à tout le monde, ce serait invivable. Archie la terre, allô, Charline est en train de te parler ! « Tu disais ? Oh, le dossier. Oui oui, je t’en prie, tu peux le reprendre chez toi. » Ce n’était probablement pas très sage mais j’avais du mal à lui dire non...  « Mais à une condition, tu me laisses te faire escorter jusqu’à chez toi. J’appellerai Shado pour qu’elle veille à ce que tu rentres en toute sécurité. » Au moins, je m’assurais ainsi qu’elle rentrait saine et sauve et qu’elle ne faisait pas de malaise sur le trajet, même si elle avait déjà l’air d’aller beaucoup mieux.  Si j’avais appris quelque chose, c’est que les femmes pouvaient être très têtues. Et qu’elles étaient souvent persuadées qu’elles pouvaient se débrouiller seules. Mieux valait qu’elle ne connaisse pas le fonde de mes pensées. « Pour ce qui est de te trouver du travail, on s’y met dès demain, ne t’inquiète pas. Tu as remarqué que j’avais des soucis pour déléguer oui mais ça va aller. Maintenant que je te connais un peu mieux, je vais petit à petit y arriver. » Étais-je fou de vouloir lui faire confiance aussi rapidement ? Elle avait réussi à percer ma carapace si rapidement que c’en était presque insensé. Oui, Hayley me qualifierait probablement de fou. C’était tellement inexplicable. Par contre, j’étais étonné que personne ne lui avait jamais dit qu’elle était rayonnante. C’était vrai, un réel rayon de soleil. Je devenais philosophe maintenant. « On n’est jamais trop curieux. Einstein a dit « Je n’ai pas de talent particulier, je suis passionnément curieux. » Alors tu vois, je trouve que la curiosité est un des plus beaux traits de caractère. Pour ce qui est de rayonner, ça faisait longtemps que je n’avais plus passé aussi longtemps sans travailler sur mes dossiers. Merci… » Elle ne pourrait probablement pas comprendre. Elle n’était sûrement pas une acharnée du travail. Ou en tout cas, j’espérais pour elle qu’elle ne l’était pas parce que des fois, c’était douloureux. Difficile de ne pas savoir séparer vie professionnelle et vie privée. Lorsque je ne travaillais pas, je ressentais un vide énorme. Mais pas aujourd’hui. Pas en sa présence. « Charline, je peux encore te poser une question ? » Je devais peser mes mots. « Tu as déjà eu l’impression de connaître quelqu’un depuis toujours alors que tu viens de le rencontrer ? »

Je pouvais le comprendre, ce n’était pas facile de croire à la magie. Surtout pas après tout ce qui s’est passé et ce qui se passe encore derrière les murs de la ville. Mais j’aimais bien laisser certaines opportunités ouvertes. « Je suis assez rationnelle aussi. Mais comment est-ce que vous qualifiez l’amour ? L’amour est assez difficile à rationaliser il me semble. Il faut quand même qu’il y a quelque chose d’autre que des hormones pour que les gens veuillent rester avec la même personne le restant de leur vie ? » Pourquoi j’avais sorti l’amour ? J’aurais pu sortir l’amitié aussi non ? Mouais… bon on sait très bien pourquoi je pense à l’amour hein. Me faire accompagner ? C’est une blague ? « C’est à cause du dossier que je dois me faire raccompagner chez moi ? Il fait même pas encore noire dehors… Et il me semblait qu’Esperanza était une ville assez calme... » Ou il comptait demander à … Shado ? C’était qui ca ? De me raccompagner à chaque fois que j’ai fini de travailler ? « Si c’est pour le dossier, je peux aussi bien le laisser ici et venir une heure plus tôt pour l’examiner… car je ne vois pas trop pourquoi on voudrait m’agresser dans les rues. Je doute fort qu’on veuille faire du mal à l’assistante… Faut-il encore que les gens sachent qui je suis et pour qui je travaille. » J’avais toujours le don de passer inaperçu. Je pense que c’est à cause des lunettes. Non j’en suis quasi sure. Car pour les rares fois que j’osais mettre des lentilles, les gens semblaient me voir pour la première fois. C’était assez marrant. Mais bon je n’aimais pas mettre des choses dans mes yeux. Et puis j’aimais bien me cacher derrière mes lunettes, être invisible parfois c’était bien… enfin ca dépendait quand et surtout pour qui.


Il me compara à Einstein ce qui me fit rire. Par contre lorsqu’il me remerciait je me sentais mal à l’aise. Non pas mal à l’aise… plutôt gênée oui. « Y a pas de quoi. Tout pour vous servir. » Arf. Et me voilà repartie. Avec toutes mes phrases idiotes, bien sur qu’il pouvait encore me poser une question. En attendant d’ailleurs qu’il la pose j’ose m’approcher du bord pour regarder les gens marcher dans les rues. Des miniatures, ils ne savaient même pas qu’on les examinait d’en haut. Lorsque j’entendis la question d’Archie, je reposa mon regard sur lui tout en lui répondant, petit sourire aux coins.   « Quelqu’un qui ne croit pas aux happy ends et au contes de fée, n’est pas censé poser une telle question… Monsieur Stenson. » C’était sûrement mon côté avocat qui finit par prendre le dessus. Je n’avais pas vraiment envie de répondre à sa question, hors je ne voulais pas non plus ne pas lui répondre que je ne voulais pas… Arf compliqué hein. Enfin du coup je préférais lui répondre par une remarque. Je souris. Pourquoi est-ce qu’il me demandait ca ? Pensait-il donc me connaître ou pensait-il à ce moment-même à une autre ? Ah non je ne voulais pas penser à cette éventualité. D’ailleurs il faudrait peut-être que je rentre. L’heure tournait et au plus que je restais près de lui, au plus que je ne voulais plus partir. Ah oui, mais j’allais pas retrouver mon chemin moi si je partais. Bon… être coincé sur un toit avec son prince charmant n’était pas si grave, si ?

Quelque chose de stupide

Archie & Charline

☾☾ Elle n’avait pas tort, l’amour n’avait rien du tout de rationnel. Et les quelques heures qui venaient de passer non plus d’ailleurs. Mais pourquoi est-ce qu’elle parlait d’amour elle déjà ? « Je n’ai pas dit que je croyais en l’amour… » Mais qu’est-ce que tu racontes Archie ? Si jamais il y a une infime chance qu’il se passe quelque chose entre vous bientôt, fallait pas la gâcher déjà maintenant. En plus, je mourrais d’envie de rajouter « du moins avant de te rencontrer » mais je m’abstins évidemment. Je ne savais pas si j’éprouvais uniquement une certaine attirance pour elle ou si c’était plus que ça. Je n’avais pas envie, pas besoin de savoir. Elle travaillait pour moi, un point c’est tout. « Mais je reconnais que c’est des mystères inexplicables de la vie. Et à nouveau, je serais heureux si quelqu’un parvenait à me prouver que l’amour est possible malgré sa non rationalité. » Je plongeai mon regard dans le sien et me tus quelques instants. J’avais tellement envie de prendre encore sa main dans la mienne en ce moment. Bien sûr, j’avais déjà eu des relations, mais je n’avais jamais ressenti ce que j’éprouvais aujourd’hui. Je ne m’étais jamais senti aussi à l’aise aussi rapidement. Et si je ne savais pas s’il s’agissait d’une attirance ou de plus, j’étais sûr qu’elle ne me laissait pas indifférent.

Grrr et je m’en doutais, elle ne voulait pas que Shado la raccompagne chez elle. J’insiste ou je laisse passer ? « Une ville assez calme, c’est certain mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. » Non Charline, ce n’est pas à cause du dossier, je m’en fous du dossier. C’est parce que je m’inquiète pour toi. Que j’aimerais m’assurer que tu rentres chez toi en vie. Que je suis surprotecteur. Difficile de lui répondre ça… « Oui, c’est à cause du dossier. Mais tu sais quoi ? C’est pas grave, prends le avec toi. Mais fais attention. Attention à toi. » Je lui dis ça sur un ton doux pour qu’elle comprenne que je ne voulais rien de plus que sa sécurité. Au pire, je pourrais toujours demander à Shado de la suivre à distance. Elle était douée, elle ne se ferait pas repérer, j’en étais sûr.

La façon dont elle avait dit « tout pour vous servir » ne m’avait pas laissé indifférent. Il fallait absolument qu’elle rentre chez elle et que je reprenne mes esprits avant demain, que je lui donne tellement de travail que je ne pourrais pas penser à autre chose qu’au boulot. Et il fallait aussi qu’elle arrête de me regarder ainsi avec son sourire en coin et ses yeux rieurs. J’étais totalement tombé sur la tête, ma parole. Et encore une fois, elle avait raison en plus en répondant à ma question. J’avais à nouveau été irrationnel. Et ça l’amusait apparemment. « Vous n’avez pas tout à fait tort mademoiselle Metzler, ce n’était pas une question très rationnelle de ma part. » J’aimais bien l’appeler ainsi. J’avais l’impression qu’on était au même niveau hiérarchique. C’était ça ou lui dire qu’elle pouvait m’appeler Archie ce qui était encore un peu tôt pour le moment, non ? Vu que tout était nouveau pour moi, je ne savais à nouveau pas trop quoi faire … Je pris un air plus sérieux. « Tu peux rentrer hein. Je vais t’appeler l’ascenseur. Tu veux qu’on repasse par mon bureau pour que je te donne le dossier ? » Finalement non, je n’avais pas envie de reprendre l’ascenseur avec elle. Trop petit espace. Mon esprit n’était pas assez clair. Mais la décision lui revenait.

Si il ne croyait pas en l’amour je pense que cela devait rendre son métier plus facile. Après tout à ce moment-là on a plus facile à refuser certaines demandes non ? Et les critères deviennent plus… biologique on va dire. « L’amitié est un autre sentiment irrationnelle… et il me semble que vous y croyez à celui-là. » Je pouvais être une emmerdeuse quand je voulais avoir le dernier mot Enfin non je ne voulais pas avoir le dernier mot, je voulais simplement prouver qu’on ne pouvait pas être complètement rationnel. Il y avait des choses dans la vie qui restaient tout simplement sans réponse. Lui prouver ? Son visage était tellement prêt que j’étais sur le point de faire une connerie pour lui prouver que l’amour enfin mon amour… Chance pour moi que mon cerveau fut distrait par un oiseau qui venait de se poser sur la serre. C’était rare de voir des animaux de nos jours. Est-ce donc un signe d’arrêter ? J’en sais rien. Mais peu importe je fis quelques pas en arrière afin d’éviter toute autre tentation. Ca serait vraiment très mal vu d’embrasser son patron dès le premier jour… enfin d’embrasser tout court non ?

Il finit par laisser tomber sa drôle d’idée de me faire raccompagner chez moi. Tant mieux car je n’aimais pas trop l’idée d’avoir quelqu’un qui me suivait partout. Certes j’allais simplement rentrer, mais quand même, avoir une ombre ne m’intéressait pas. J’aimais bien être seule, j’aimais bien la solitude de mes propres pensées. Et puis surtout après aujourd’hui j’avais besoin de remettre mes idées aux claires. Car j’avais vécu bien trop de choses et puis fallait aussi que je trouve un moyen de travailler les jours prochains avec lui, sans avoir envie de me perdre dans ses yeux. M’appeler l’ascenseur, j’acquise d’un signe de tête. Prendre le dossier avec. Arf on l’avait laissé dans son bureau, faudrait qu’il descende avec moi, qu’on soit à nouveau ensemble dans le bureau et dans l’ascenseur. Et après le passage de ses lèvres si près de moi, je ne suis pas sure que je pouvais résister une deuxième fois. « Non, ca va. Je m’y attaquerais demain matin dès la première heure. Je vous souhaite encore une belle fin de journée, Monsieur Stenson. » Je lui lance un dernier sourire avant que je monte dans l’ascenseur et que les portes se referment sur moi.