CILLIAN |DO IT WHILE YOU'RE SCARED

Cillian Walsh

Aaron Taylor Johnson

Cillian Walsh du groupe les Vagabons au rapport! Tout le monde m'appelle pas en général. J'ai 25 ans et je suis né(e) le 6 Juin à Belfast. J'exerce le métier de survivant professionnel xd et j'ai plutôt lâché le concept du salaire au moment de ma naissance . Côté coeur je suis hétéro et célibataire.

 

Cillian et sa sœur jumelle ont tous les deux grandit dans un orphelinat, non loin de Belfast. L’établissement dans lequel ils furent placés était très traditionnel, loin de la ville, plongé dans la campagne profonde, et dirigé par divers membres de l’églises catholique, majoritairement des nonnes et quelques prêtres. Le brouillard et le froid enveloppèrent vite les souvenirs de tous les enfants présents, et le désespoir était tel qu’il semblait accepté et présent depuis des décennies. Les garçons et les filles étaient séparés dans des bâtiments différents, et ce fut difficile pour le jeune Cillian d’être loin de sa sœur. Au début trop jeune pour comprendre, il décida rapidement que les règles venant des adultes n’étaient pas son truc. Si il voulait voir sa sœur, il trouverait toujours un moyen de le faire. Et ces deux là avaient l’art de se retrouver quoiqu’il arrive. Les nonnes avaient beau tout essayer, rien ne marchait. Cillian escaladait les murs, sortait de son dortoir la nuit, ou faisait exprès de se faire punir dans l’espoir d’apercevoir sa sœur quelques secondes depuis l’autre bout du jardin. Lorsque les nonnes n’en pouvaient plus et finissaient par appeler les prêtres pour une discipline plus forte, rien n’y faisait. Cillian hurlait, les frappait, les menaçait… et surtout, il blasphémait. Ce qui traumatisait beaucoup les nonnes qui finissaient par le punir avant qu’il fasse la connerie, de peur qu’il ne dissipe les autres. Idéalement, l’orphelinat aurait aimé que sa sœur et lui soit adoptés pour être enfin tranquilles. Mais dès qu’une famille potentielle montrait le bout de son nez, ou pire, dès qu’une famille embarquait sa sœur quelques jours pour faire un essai, c’était la crise. Sa sœur et lui avait un pacte : ils feraient tout pour rester ensemble et ne jamais être adoptés. Ils étaient donc de véritables terreurs pour tout le monde, mais c’était pour éviter leur séparation.

Pendant que les soeurs essayaient de caser la sienne à toutes les familles possibles, Cillian était la cible des prêtres qui voulaient lui apprendre la fureur de Dieu. Et plus on lui parlait de Jésus et des pêchés, moins il avait envie d'écouter. C'était plus simple en étant enfant, même quand on manquait de tout pour faire travailler l'imaginaire. Mais plus les années passaient, plus il se sentait exploser intérieurement. Il n'en pouvait plus d'entendre les mêmes choses chaque jour, chaque semaine, et chaque année. Sa soeur passait de plus en plus de temps dans des familles d'accueil, semblait à chaque fois aimer un peu le plus le confort d'une maison, mais elle revenait toujours, fidèle au pacte. C'était, du coup, ses seuls moments de joie. Il faut dire qu'il était toujours puni d'une façon ou d'une autre et du coup, privé de beaucoup de choses. Mais Cillian s'en foutait: il avait prit l'habitude depuis tout petit d'attraper tout ce qui lui tombait sous la main, et de le mettre dans ses poches. Ou manger de la nourriture directement quand il la voyait. Il garda d'ailleurs cette habitude toute sa vie: la peur du manque sans doute. Mais ça restait difficile d'être loin de sa jumelle, surtout quand on lui répétait sans cesse qu'il était bon à rien, que personne ne l'aimait et qu'ils n'avait pas de famille. Leurs gardiens faisaient tout pour les briser mentalement et physiquement, toujours en vain. Lui finissait souvent enfermé dans un placard ou une cave. C'était la seule chose qui le calmait un peu aux yeux des nonnes, parce qu'il en sortait toujours silencieux. Mais son silence venait du traumatisme et non de la plénitude de l'esprit.

Même si on essaya de les faire adopter toute leur enfance pour les virer de l'orphelinat, le ton changea un peu pendant l'adolescence: on voulait les faire rester plus longtemps pour qu'ils s'occupent des plus jeunes. Eux qui avaient toujours désirés avoir accès a leurs dossiers, on leur faisait miroiter le fait que ça arriverait, s'ils étaient sages, le jour de leurs 18 ans. Evidemment, on leur mentait, et lorsqu'ils le réalisèrent, ils s'en allèrent le plus loin possible pour rejoindre la ville, voulant fuir la mentalité puritaine qu'on leur avait imposée. Cillian et sa soeur purent enfin découvrir la vie civilisée, loin des prières et des murs en pierre. Le stress de la ville était différent et ne semblait pas les troubler plus que ça: ils en avaient même rêvé. Le gouvernement leur avait trouvé un petit appartement, et ils étaient ravis de pouvoir passer du temps ensemble sans supervision. Enfin, il n'y avait plus personne pour leur donner des ordres ! Il était donc hors de question qu'ils se lancent dans des jobs stupides pour toucher des salaires minables. Ils préféraient découvrir le monde extérieur à leur façon.

Sauf que voilà, ils avaient une sacrée vision du monde. Surtout Cillian. Hantés par leur enfance, ils avaient du mal à faire confiance aux autres. C'était donc plus facile de les utiliser, en partant du principe que s'attacher ne servait à rien. Tout le monde finirait par les décevoir, alors autant que ce soit eux, la déception. Après tout, qu'est ce qu'on pouvait attendre de gosses qui sortaient du "système" a part... errer jusqu'à leur mort. Ils n'allaient pas prétendre être utiles à la société. Ils préféraient s'en servir. Leur quotidien était donc de trouver comment bien s'habiller pour avoir l'air de "gens riches", puis d'aller draguer des vrais gens riches. Le reste était de l'improvisation mélangée à des routines bien ficelées qu'ils avaient répétés au préalable. Le but était de s'en sortir avec de l'argent au minimum, même s'ils cherchaient toujours à tirer le maximum d'une cible. S'ils pouvaient dormir chez eux, manger, boire, faire la fête gratuitement, c'était toujours mieux. Cette petite routine fut mise à l'épreuve lorsque sa soeur tomba amoureuse, mais Cillian n'eut qu'a lui rappeler leur pacte pour qu'elle revienne vers lui.

Puis, l'apocalypse. Littéralement. Ils avaient a peine eu le temps de profiter du soleil que le monde plongeait dans l'obscurité. Ils se retrouvèrent donc à suivre des survivants, eux qui avaient tant lutter pour rester en dehors de la société. Mais bon, ce n'était plus vraiment la société. C'était autre chose. Malgré tout, Cillian avait du mal a s'intégrer quelque soit le groupe de gens avec qui ils finissaient. Chaque communauté finissait par exploser et devenaient de plus en plus petites et éparpillées, surtout lorsque la population put enfin retourner à la surface. Cillian et sa soeur se font virer de certains groupes, surtout par sa faute à lui. Avec d'autres groupes, ils partent de leur propre gré, ou parce qu'au fond, Cillian a peur que sa soeur s'attache a quelqu'un d'autre que lui.

Depuis l'apparition du virus, les survivants se font de plus en plus rare, et il est devenu évident qu'il vaut mieux se contenter du silence plutôt que d'espérer croiser quelqu'un. Du coup, ça va très bien à Cillian. Moins il y a de monde, plus il est heureux, surtout quand il sait que sa soeur ne peut compter que sur lui !